Patrick Roy vit actuellement ce qui pourrait bien être le pire cauchemar de sa carrière dans la LNH. Alors qu'il croyait que le départ de Lou Lamoriello des Islanders de New York allait enfin ouvrir la voie à son rêve de devenir directeur général, les rumeurs qui s'intensifient sur l'identité de son successeur lui font comprendre une chose brutale : il ne sera ni promu, ni protégé.
Et pire encore, une femme pourrait non seulement obtenir le poste, mais aussi, dans la foulée, montrer la porte de sortie à l'homme qu'on présentait comme un roi.
Kate Madigan, directrice générale adjointe des Devils du New Jersey, serait l'une des favorites pour remplacer Lamoriello, selon ce que rapporte le site Newsday.
Et si cela se confirme, Roy pourrait devenir le premier entraîneur-chef évincé par une femme à la tête des opérations hockey dans l'histoire de la LNH. Pour celui qui a toujours souhaité bâtir une équipe selon sa propre vision, c'est une humiliation qui se profile.
Ce qui rend la situation encore plus cruelle, c'est que Roy n'aurait même pas droit à une entrevue pour le poste de directeur général.
Il ne pourra pas se battre, se défendre, ni même plaider sa cause. Le rêve qu'il chérissait depuis des années s'évapore dans une indifférence glaçante.
Et pendant ce temps, une femme gravit les échelons de l'histoire avec calme et compétence, sans déclarations fracassantes, sans cris, sans controverse.
Kate Madigan a gravi les échelons à une vitesse fulgurante : analyste en 2017, directrice du recrutement professionnel deux ans plus tard, puis DG adjointe en 2022 à seulement 29 ans.
Sa nomination chez les Devils avait été saluée dans tout le monde du hockey. Fille de Jim Madigan, ancien recruteur des Islanders, elle connaît bien l'environnement new-yorkais et n'arrive pas en territoire inconnu.
Elle est surtout reconnue pour sa maîtrise des statistiques avancées et des méthodes modernes de gestion.
Or, selon le New York Post, les Islanders seraient justement à la recherche d'un DG axé sur l'analyse, le dépistage moderne et les modèles statistiques, dans la lignée d'un Eric Tulsky en Caroline.
Autrement dit, tout ce que Patrick Roy n'incarne pas. Roy est un homme d'instinct, de flair, de passion. Il croit au caractère, au "gut feeling", à l'émotion. Tout ce que l'approche de Madigan réduit à une variable secondaire.
Cette opposition de style est le pire cauchemar pour Patrick Roy. Elle définit ce qui attend Patrick Roy dans les prochaines semaines : soit il convainc, contre toute attente, qu'il peut survivre à une nouvelle ère de données, soit il deviendra le symbole d'une époque révolue, écarté par une femme qui symbolise l'avenir du hockey professionnel.
Et si ce n'est pas Kate Madigan, une autre femme est aussi en lice. Alexandra Mandrycky, DG adjointe du Kraken de Seattle, figure aussi parmi les noms mentionnés.
Elle aussi est une figure montante de l'univers analytique du hockey. Elle aussi serait perçue comme un vent de fraîcheur. Pour Roy, c'est une double menace. Et dans tous les cas, les vents soufflent contre lui.
À tout juste 32 ans, Kate Madigan représente tout ce que Patrick Roy redoute : la nouvelle génération.
Formée dans un univers analytique, propulsée par ses compétences en gestion et en données avancées, elle incarne une rupture totale avec les méthodes plus traditionnelles et instinctives du célèbre gardien devenu entraîneur.
À l’aube de ses 60 ans, Roy, qui a bâti sa réputation sur l’intensité, la passion et l’intuition, doit sentir son cœur se fissurer à l’idée qu’une jeune femme, formée aux tableaux Excel et aux conférences sur les statistiques sportives, puisse désormais tenir entre ses mains le sort de sa carrière. C’est un choc générationnel brutal, presque cruel.
Certains diront que Roy a encore son mot à dire, que sa première demi-saison avec les Islanders lui a permis de stabiliser un vestiaire secoué.
Mais les chiffres sont là : 35 victoires, 35 défaites, 12 revers en prolongation. Une fiche qui n'impressionne pas. Surtout pas dans un environnement où la réflexion est justement axée sur les résultats mesurables, les modèles de performance, l'optimisation des effectifs.
Roy n'a pas aidé sa cause non plus avec l'affaire Anthony Duclair, ce joueur qu'il avait lui-même recommandé par émotion, puis publiquement humilié.
Ce genre d'écart émotionnel a laissé des traces dans l'organisation. Le congé de Duclair, suivi de sa disparition de l'alignement, a exposé les limites de Roy dans la gestion moderne des relations humaines.
Le président des Islanders, John Collins, a prévenu : Roy et le reste du personnel hockey seront évalués par le nouveau DG.
Ou plutôt... LA nouvelle DG...
Une formule polie pour dire que Roy est en sursis. Et que s'il veut conserver son poste, il devra plaire à quelqu'un qui n'a aucune loyauté envers lui.
Mais dans les coulisses, là où les choses se disent sans se dire, tout le monde comprend. Patrick Roy ne survivra pas à la nomination d'une femme comme DG.
Ce serait trop risqué pour cette pionnière de garder un entraîneur caractériel, connu pour ses emportements, ses décisions polarisantes, son rapport complexe avec l'autorité. Elle voudra du calme, du contrôle, quelqu'un qui ne se perd pas dans ses émotions. Roy, c'est l'imprévisible.
Il faut le dire franchement : Patrick Roy est au bord du précipice. Le plus grand obstacle à son rêve n'est plus Lou Lamoriello.
C'est la modernité, incarnée aujourd'hui par une femme. Un virage historique pour la LNH, mais un déraillement brutal pour celui qui pensait enfin bâtir selon ses règles.
Roy devra maintenant choisir : se mettre à genoux face à une femme et lui jurer qu'il peut plier à une vision du hockey qu'il a toujours rejetée, ou partir, encore une fois, la tête haute, sans compromis... mais sans poste...