Cauchemar pour Hendrix Lapierre: indésirable à Montréal

Cauchemar pour Hendrix Lapierre: indésirable à Montréal

Par Marc-André Dubois le 2025-03-14

Le marché des centres est en ébullition, et Montréal n’a jamais autant scruté les options pour combler son manque criant de profondeur à cette position.

Depuis la date limite des transactions, toutes les rumeurs pointent vers l’acquisition d’un deuxième centre cet été. Kent Hughes n’a pas bougé en mars, mais il n’aura pas le choix de le faire dans les prochaines semaines. 

La réalité est que l’organisation doit améliorer son attaque et trouver une solution viable derrière Nick Suzuki.

Parmi les nombreux noms qui circulent, Hendrix Lapierre est un cas fascinant. Autrefois perçu comme un grand espoir du hockey québécois, le jeune centre des Capitals de Washington se retrouve maintenant dans une situation délicate, où il est devenu indésirable autant à Washington qu’à Montréal.

Pourquoi?

Parce qu’il n’a pas su s’imposer avec les Capitals, qui semblent prêts à le céder pratiquement pour rien. Son développement a stagné, il peine à convaincre qu’il peut être un centre régulier de la LNH, et il est coincé dans une équipe qui n’a plus vraiment besoin de lui. Washington est en transition, cherchant à rajeunir son noyau autour de Connor McMichael, Ivan Miroshnichenko et Ryan Leonard. Lapierre, lui, n’a plus vraiment sa place.

Mais malgré sa disponibilité, le Canadien ne semble pas intéressé. Pourquoi? Parce que Montréal a déjà son lot de jeunes centres en développement et que Lapierre ne répond pas aux besoins immédiats de l’équipe.

Montréal ne cherche pas un jeune centre en développement, mais bien un centre établi pour encadrer Ivan Demidov et Patrik Laine.

Tous les regards sont tournés vers des vétérans capables de jouer un rôle immédiat. Parmi les candidats les plus souvent mentionnés, on retrouve :

John Tavares : Son nom a été avancé par Jean-Charles Lajoie, qui propose un contrat de 4 ans à 9M$ par saison. Une hypothèse insensée, mais qui démontre bien l’urgence ressentie à Montréal d’ajouter un centre top-6.

Ryan O’Reilly : Toujours une option en transaction, un leader naturel qui pourrait stabiliser la ligne de centre montréalaise, mais son prix risque d’être élevé.

Brayden Schenn : Probablement l’option la plus intéressante. À 6,5M$ par année pour encore deux saisons, il représente un ajout logique, capable d’être performant tout en restant dans une fourchette salariale raisonnable.

Sam Bennett : Son nom revient constamment, mais les Panthers n’ont aucun intérêt à l’échanger à moins d’une offre extrêmement avantageuse.

Mason McTavish : Un rêve plus qu’une réalité. Anaheim ne devrait pas être enclin à s’en départir, à moins d’un échange complètement disproportionné.

Dawson Mercer : Les Devils pourraient être ouverts à l’échanger, mais son rôle exact au centre pose question.

Dans ce contexte, où se place Hendrix Lapierre? Il ne représente pas une alternative aux options mentionnées ci-dessus. Il ne peut pas être un deuxième centre de calibre LNH dès maintenant.

Lapierre est dans une position extrêmement inconfortable. Washington n’a plus de place pour lui, mais il n’a pas non plus assez prouvé pour qu’une autre équipe lui donne immédiatement un rôle important.

Il est dans cette zone grise où il est trop bon pour rester dans la Ligue Américaine, mais pas assez bon pour jouer un rôle clé dans la LNH.

À Montréal, le problème est encore plus grand, car le CH a déjà plusieurs jeunes centres en développement :

Owen Beck est perçu comme un futur troisième centre avec un excellent jeu défensif. Il a encore besoin de développement, mais l’organisation croit en lui.

Oliver Kapanen connaît une excellente saison en Suède et sera bientôt en Amérique du Nord. Il pourrait très bien jouer un rôle similaire à celui qu’on imaginait pour Lapierre.

Ajoutez à cela Jake Evans, qui est toujours sous contrat et qui assure une stabilité défensive sur le bottom-six, et il devient difficile de voir où Lapierre pourrait s’insérer.

Si Lapierre était disponible à bas prix, pourquoi Kent Hughes ne tenterait-il pas le coup? Parce qu’il ne représente pas une amélioration immédiate.

Montréal cherche deux centres :

Un centre top-6 pour jouer derrière Suzuki (Schenn, O’Reilly, Bennett, McTavish, Mercer).

Un centre de soutien pour remplacer Christian Dvorak sur le bottom-six.

Lapierre n’est pas encore prêt à assumer ce rôle de deuxième centre et il n’est pas non plus une nette amélioration sur un joueur comme Jake Evans dans un rôle de soutien.

La conclusion est simple: Lapierre est trop bon pour Laval, pas assez bon pour Montréal.

En fin de compte, Hendrix Lapierre est bloqué de tous les côtés. À Washington, il est devenu indésirable, et il ne trouve pas preneur ailleurs parce qu’il n’a pas encore prouvé qu’il pouvait être un joueur fiable dans la LNH.

Pour Montréal, il est simplement superflu. Le CH a déjà trop de jeunes centres en développement et a besoin d’expérience et de certitudes. Lapierre n’offre ni l’un ni l’autre.

Le destin de Lapierre est incertain, mais tout indique que Montréal ne sera pas sa prochaine destination.

Reste que peu importe ce qui arrive sur la glace, il ne connaîtra jamais de problèmes financiers. Dans un monde où plusieurs joueurs mal conseillés finissent par dilapider leur fortune après leur carrière, Lapierre a su se montrer futé dès son entrée dans la ligue.

Dès qu’il a signé son premier contrat professionnel avec les Capitals de Washington, Lapierre a fait ce que trop peu de joueurs prennent le temps de faire : bien s’entourer financièrement.

Contrairement à plusieurs jeunes qui flambent leur argent sur des voitures de luxe et des dépenses inutiles, il a adopté une approche prudente et intelligente.

Lorsqu’il a signé son contrat d’entrée dans la LNH, Lapierre aurait pu, comme beaucoup d’autres jeunes, succomber aux excès du monde professionnel : des voitures hors de prix, des voyages extravagants, des achats impulsifs. Mais il a préféré la prudence.

Il a mis en place une stratégie financière bien structurée, comprenant des investissements intelligents et une gestion rigoureuse de son salaire.

Plutôt que de tout dépenser immédiatement, il a maximisé ses revenus en les plaçant judicieusement, notamment dans l’immobilier et des fonds d’investissement sécurisés.

À Washington, il s’est entouré de conseillers financiers reconnus, évacuant dès le début toute possibilité de catastrophe financière.

C’est le contraire avec certains anciens joueurs de la LNH qui, après une carrière de plusieurs saisons, se retrouvent à court d’argent à peine quelques années après leur retraite.

Même si Lapierre peine à s’imposer comme un joueur de la LNH, son contrat avec les Capitals lui assure une stabilité confortable. 

Son salaire (863 334 $), ses primes de performance et ses bonis de signature lui permettent d’accumuler un capital significatif, même s’il ne devient jamais un joueur établi.

Avec les nouvelles tendances économiques de la ligue et la hausse anticipée du plafond salarial, Lapierre peut se permettre d’être patient. 

Même s’il ne perce jamais comme un centre top-6 dans la LNH, il peut toujours faire carrière en Europe ou dans la Ligue américaine tout en restant financièrement stable.

Ce genre de préparation et de discipline financière est rare dans le monde du hockey. Beaucoup de jeunes joueurs se laissent emporter par l’euphorie de la première paye, mais Lapierre a compris qu’une carrière dans la LNH est courte et imprévisible. Il ne mise pas tout sur son talent, mais aussi sur son intelligence financière.

Alors que Lapierre se retrouve dans une impasse avec Washington et qu’il semble indésirable à Montréal, son avenir hors du hockey est beaucoup plus rassurant que son avenir sur la glace. Il sait que le hockey professionnel est un monde cruel où seuls les meilleurs survivent.

S’il ne parvient pas à s’imposer en tant que joueur régulier dans la LNH, il pourra toujours rebondir ailleurs sans crainte de difficultés financières. Qu’il continue sa carrière en Europe ou qu’il devienne un jour consultant ou analyste, il a déjà pris les bonnes décisions pour assurer sa stabilité.

En ce sens, peu importe les obstacles qu’il rencontre dans sa carrière sportive, Hendrix Lapierre sortira gagnant à long terme. Un joueur peut échouer sur la glace, mais réussir dans la vie, et c’est exactement ce que Lapierre semble être en train de faire.