Cauchemar pour Alex Newhook: un avocat le dénonce

Cauchemar pour Alex Newhook: un avocat le dénonce

Par Marc-André Dubois le 2025-08-07

Parfois, dans le monde impitoyable du hockey montréalais, il y a des joueurs qui deviennent des symboles. Pas des symboles de gloire, pas des symboles de résilience… mais des symboles d’erreurs.

Et aujourd’hui, qu’on se le dise sans fard : Alex Newhook est en train de devenir l’incarnation vivante de la pire transaction de Kent Hughes après l’acquisition catastrophique de Kirby Dach.

Ce qui rend l’affaire encore plus cinglante, c’est que ce n’est pas un ancien coéquipier, un ex-entraîneur aigri ou un polémiste de salon qui l’a enfoncé publiquement.

Non. C’est un avocat. Un juriste respecté. Un analyste légal pour TSN et Forbes. Un homme qui a bâti sa crédibilité dans un monde où les mots sont pesés, où les déclarations sont mesurées : Eric Macramella.

Et lui, sans hésiter, sans trembler, a collé une étiquette à Alex Newhook que personne ne veut porter dans la LNH : joueur de quatrième trio.

Pas un centre de deuxième ligne en devenir. Pas un diamant brut qu’il faut polir. Pas un “work in progress”. Non. Un joueur de quatrième trio. 

Un "F1", comme il dit, un patineur qui met de la pression sur la défensive adverse, mais qui n’a pas les mains ni la vision pour faire la différence. Un gars de passage. Un figurant dans le film.

Et ce jugement ne vient pas de nulle part. Eric Macramella n’a pas improvisé. Il a détaillé les raisons de son verdict : vitesse pure, oui… mais jambes trop rapides pour le cerveau.

Trop de revirements, et surtout dans des zones précaires. Incapacité à lire le jeu au rythme qu’exige la position de centre dans la LNH.

Et quand un avocat spécialisé en droit du sport, habitué à disséquer les contrats, les performances et les décisions, se permet de livrer une telle analyse sans filet, ça a un poids énorme.

Parce qu’Alex Newhook n’est pas arrivé à Montréal par hasard. Il est le fruit d’une transaction coûteuse, l’une des premières grosses signatures de Kent Hughes dans sa reconstruction du Canadien.

Hughes a sacrifié deux choix de premier tour, son arme la plus précieuse dans un marché où chaque repêchage est une bouffée d’oxygène, pour aller chercher cet ancien choix de première ronde de l’Avalanche du Colorado.

On a vendu au public l’image d’un joueur explosif, polyvalent, capable de jouer au centre comme à l’aile, un “fit” parfait pour le style rapide que Martin St-Louis voulait implanter.

Mais deux saisons plus tard, le vernis est parti. Et ce qu’il reste, c’est l’image d’un attaquant qui patine vite… pour aller nulle part.

Un joueur qui, en 82 matchs la saison dernière, n’a produit que 26 petits points. Quinze buts, onze passes. Un temps de glace moyen de 15 minutes par soir, souvent gonflé par les absences de Kirby Dach et les bricolages de trios.

Le plus humiliant, c’est que même placé sur le deuxième trio presque toute la saison, Newhook n’a pas réussi à s’imposer comme une solution crédible. Eric Macramella, sans détour, a dit qu’il le mettrait sur un quatrième trio.

En clair, il ne voit pas Newhook comme un joueur d’impact, mais comme un patineur de soutien. Une pièce interchangeable.

Et ça, c’est déjà dévastateur pour un jeune qui devait incarner l’avenir. Mais le timing rend le tout encore plus cruel.

Depuis l’annonce de l’arrivée d’Ivan Demidov à Montréal, toute la conversation médiatique et interne tourne autour de qui aura le privilège de jouer avec le prodige russe.

Et pour Alex Newhook, chaque débat, chaque segment télé, chaque analyse radio devient un rappel que son nom est de plus en plus effacé de l’équation.

Maxime Lapierre, lui aussi, s’est permis de l’exclure publiquement. Selon l’ancien joueur, Christian Dvorak, un vétéran discret, blessé à répétition, longtemps considéré comme un fardeau salarial, serait un meilleur choix pour épauler Demidov que Newhook.

Dvorak, pas Newhook. On parle ici d’un joueur que la moitié du marché voulait échanger contre un sac de bâtons il y a encore un an.

Et pourtant, Dvorak connaît un revirement de carrière. Il gagne ses mises en jeu, il lit le jeu, il sécurise la zone défensive. Il fait le travail dans l’ombre, celui que les coachs adorent.

Ce profil de “stabilisateur” plaît à Martin St-Louis pour encadrer Demidov. Et Newhook, lui, devient un problème à contourner, un risque à éviter pour protéger le joyau russe.

Dans ce contexte, on comprend que l’étau se resserre autour de lui. Dans les coulisses, ce n’est plus seulement une discussion sur ses statistiques. C’est une remise en question de sa valeur interne au sein du projet de reconstruction.

Et le pire, c’est que ce malaise a déjà explosé au grand jour. Pendant les séries, Alex Newhook a prononcé une phrase qui a changé le ton du vestiaire : en défendant Arber Xhekaj, laissé dans les gradins par Martin St-Louis, il a lancé que le #72 “a cette présence et les adversaires savent qu’ils devront répondre de leurs actes.”

Derrière ces mots, une critique implicite du coach, une manière de dire : on a besoin de lui, et tu refuses de l’habiller.

Ce n’était pas un coup de sang. Newhook n’est pas du genre à chercher le conflit. Mais c’était suffisant pour exposer publiquement un fossé grandissant entre les joueurs et leur entraîneur. Et ça, à Montréal, ça ne passe pas inaperçu.

Ajoutez à ça l’affaire Kirby Dach. L’absence prolongée du centre, les rumeurs d’une réhabilitation en retard, le silence de l’organisation… et soudain, le rôle de 2C est redevenu une plaie béante.

Et que répond Eric Macramella quand on lui demande qui sera le deuxième centre à l’ouverture de la saison ? Sans hésitation : Alex Newhook. Et il enchaîne en le comparant à Russ Courtnall… sans le finish. Autrement dit, de la vitesse, mais pas de mordant.

On est passé du joueur acquis à gros prix pour dynamiser le top 6… au joueur de quatrième trio qu’on met là par défaut, faute de mieux.

Et ce qui est terrible dans ce portrait, c’est que Newhook le sait. Il entend. Il lit. Il sent que son nom devient un punching bag médiatique.

Il voit que la presse le cite pour défendre un coéquipier, mais jamais pour ses performances. Il comprend que les débats autour de Demidov se font contre lui, pas avec lui.

Le marché montréalais est sans pitié avec ceux qui ne livrent pas. Mais il y a ici une dimension supplémentaire : le poids de la transaction.

Les amateurs se souviennent de ce que Hughes a payé pour l’obtenir. Ils voient aujourd’hui que ce capital a été gaspillé. La comparaison avec l’échec Dach est inévitable.

Deux jeunes censés devenir les pierres angulaires de la relève offensive… et qui, chacun à leur manière, incarnent maintenant le doute, la fragilité, et l’étiquette de “mauvais fit”.

Macramella, en tant qu’avocat, sait qu’un procès se gagne ou se perd sur la perception. Et il vient de sceller celle de Newhook : un joueur de profondeur.

Pas un centre du futur. Pas un partenaire idéal pour Demidov. Un nom qu’on oublie sur la feuille de match, sauf quand il faut combler un trou.

Le Canadien se retrouve ainsi dans une position absurde. D’un côté, un jeune qu’on n’ose plus mettre dans des rôles de premier plan.

De l’autre, un vétéran comme Dvorak qu’on croyait fini, mais qui ressurgit pour jouer les gardiens de but imagés devant la future star russe. Et au milieu, un entraîneur qui refuse de changer sa vision, quitte à braquer ses propres joueurs.

Ce cocktail est explosif. On le sait, à Montréal, les histoires de vestiaire peuvent vite déborder sur la glace. Si Newhook continue de se faire pointer du doigt publiquement, s’il perd la confiance de son coach et que la hiérarchie l’enferme dans un rôle ingrat, le scénario est écrit : perte de confiance, production en berne, et départ inévitable dans une transaction à rabais.

Et ce jour-là, la note finale de l’affaire Newhook sera claire : un échec monumental de gestion d’actifs. Une erreur que les partisans ne pardonneront pas, surtout dans une ère où chaque choix de premier tour vaut de l’or.

Pour l’instant, Newhook se tait. Il travaille. Il patine. Mais il joue avec un compte à rebours au-dessus de la tête. L’arrivée de Demidov, l’ombre de Dach, la montée de Dvorak, les coups de poignard verbaux d’anciens joueurs et maintenant d’un analyste juridique… tout ça forme une tempête qui, à moins d’un revirement spectaculaire, emportera sa place dans le top 6.

Et c’est peut-être ça, le plus tragique : Alex Newhook n’a pas triché. Il n’a pas pris le marché de haut. Il n’a pas manqué d’effort. Mais dans la jungle de la LNH, surtout à Montréal, l’effort ne suffit pas. Seule la performance protège. Et aujourd’hui, Newhook n’a plus ce bouclier.

Dans cette ville où les héros sont faits et défaits en une semaine, il est devenu la cible parfaite : jeune, acquis cher, mais sans production pour le défendre. Un joueur que même un avocat, censé plaider pour ses clients, a publiquement condamné comme s’il plaidait devant un jury.

Si Alex Newhook veut changer ce récit, il devra le faire vite. Très vite. Sinon, son nom rejoindra la liste des erreurs qu’on ressortira à chaque fois qu’on parlera des ratés de Kent Hughes.

Et là, peu importe le talent brut, peu importe les intentions… il sera, pour toujours, celui pour qui Montréal a payé trop cher pour recevoir trop peu.

Et dans le hockey montréalais, cette étiquette-là, elle ne se décroche jamais.