Cauchemar à Tampa Bay: Kent Hughes fait la leçon à Julien Brisebois

Cauchemar à Tampa Bay: Kent Hughes fait la leçon à Julien Brisebois

Par David Garel le 2025-09-24

Il se passe quelque chose de profondément inquiétant dans le nord de la Floride.

Ce n’est pas seulement la chaleur humide qui colle aux palmiers de Tampa. C’est une sueur froide, un pressentiment que le règne du Lightning arrive à sa fin.

Et au cœur de cette inquiétude : la santé d’Andrei Vasilevskiy.

Le « Big Cat » a manqué quatre entraînements d’affilée. Pas un, pas deux… quatre. Pour un gardien aussi obsessionnel que lui, qui carbure à la répétition et à la constance, c’est un signal d’alarme qu’aucun fan du Lightning ne veut entendre.

La rumeur enfle : l’hernie discale qui l’avait déjà envoyé sous le bistouri est peut-être de retour. Et si c’est vrai, tout le château de cartes bâti par Julien BriseBois menace de s’effondrer.

Parce qu’aussi solide que soit Brayden Point, aussi brillant que soit Nikita Kucherov, sans Vasilevskiy, le Lightning n’est plus qu’une équipe moyenne.

C’est dans ce contexte que les regards de Tampa se tournent vers Montréal. Et ironie du sort, Kaapo Kähkönen a  offert une prestation désastreuse sous les yeux des recruteurs du Lightning.

Un match qui devait servir d’audition s’est transformé en cauchemar. Kähkönen, lui, s'est transformé en passoire. rappelant tristement pourquoi sa carrière a fait du surplace depuis des années. Pour Julien BriseBois, qui espérait trouver une bouée de sauvetage bon marché via le ballottage, ce fut une claque au visage.

Ce qui rend la situation encore plus explosive, c’est que le Canadien de Montréal nage en plein embouteillage devant le filet.

Samuel Montembeault, établi comme numéro un, mais sous-payé et probablement sur le départ d’ici 2027. Jakub Dobeš, jeune Tchèque à qui l’organisation a offert un contrat à un seul volet (2 ans, 965 000 dollars par année), signe claire de confiance pour le poste d'auxilliaire.

Jacob Fowler, le joyau, celui que tout le monde annonce comme le prochain Carey Price. Et enfin, Kähkönen, ce vétéran errant signé à 1,15 million de dollars, comme une roue de secours.

Tout le monde sait qu’on ne peut pas garder quatre gardiens longtemps. Quelqu’un va partir. Et les équipes en panique, comme Tampa Bay, le savent aussi.

Voilà pourquoi Brisebois et ses hommes surveillent chaque arrêt, chaque faux pas, chaque signe de faiblesse ou de force dans le camp du Canadien. Parce qu’à la première fissure, ils voudront sauter.

Le problème pour Tampa, c’est qu’il n’y a pas de solution facile. Kähkönen ne vaut rien après sa performance catastrophique.

Dobes, lui, commence à intriguer : jeune, pas cher, avec un gabarit qui intimide. Mais Dobes n'est pas sur ;e marché. Montembeault le sera à prix fort, mais pas maintenant. Kent Hughes n’est pas du genre à précipiter les choses. Surtout que le Québécois est signé pour des "peanuts".

Depuis qu’il a signé ce fameux contrat de 3,15 millions de dollars par année, Montembeault est devenu l’affaire la plus honteuse de son agent, Paul Corbeil.

On le répète : selon les statistiques avancées de Dom Luszczyszyn, Montembeault vaut environ 9 millions de dollars par saison. Mais il est coincé dans une entente qui fait de lui l’un des gardiens les plus sous-payés du circuit.

À Montréal, tout le monde le sait. Et à Tampa, on salive. Parce que ce genre de contrat, c’est du pain béni pour une équipe étouffée par le plafond salarial. Imaginez : obtenir un gardien olympique, un vrai numéro un, à moitié prix, pour encore deux saisons. C’est une tentation énorme pour Julien Brisebois.

Malheureusement pour lui, le DG du Lightning a besoin d'un gardien maintenant. Et Montembeault sera échangé en 2026-2027.

Tampa Bay sera loin d'être seul.  Les Flyers, les Oilers et le Mammoth observent la situation de près. Si Brisebois veut Montembeault, il devra tomber dans une surenchère face à des adversaires affamés. Et ça, il n’a plus l’habitude de le faire.

Le problème de Brisebois, c’est qu’il s’entête à croire que son équipe peut encore jouer dans la cour des grands. Pendant des années, il a profité d’un bassin de choix et d’espoirs pour acheter chaque pièce manquante. Mais son règne est terminé. Tampa Bay a vidé ses coffres.

Aujourd’hui, quand Brisebois rêve de Connor McDavid ou de Sidney Crosby selon Renaud Lavoie, ça frôle le ridicule.

Que peut-il offrir à Kyle Dubas pour Crosby? Que peut-il mettre sur la table pour convaincre Edmonton de céder McDavid? Rien. Pas de choix de première ronde. Pas d’espoirs élites. Une masse salariale saturée.

Son seul plan réaliste, c’est de gratter les fonds de tiroir et d’espérer qu’un gardien égaré à Montréal ou ailleurs au ballottage vienne sauver les meubles. C’est pathétique pour une organisation qui, il n’y a pas si longtemps, inspirait la peur dans toute la LNH.

Et c’est là que l’histoire devient fascinante. Pour une fois, le Canadien de Montréal a toutes les cartes. Une banque de gardiens fournie. Une situation contractuelle explosive avec Montembeault. Un joyau en Jacob Fowler, déjà annoncé comme le futur porteur de la Coupe Stanley au Centre Bell.

Kent Hughes peut attendre. Il sait que la panique gagne les Flyers, les Oilers, le Lightning. Il sait que la valeur de ses gardiens ne fera qu’augmenter avec le temps.

Martin St-Louis, de son côté, garde le discours officiel : « le poste de numéro deux est à gagner entre Dobeš et Kähkönen ».

Mais tout le monde comprend que c’est de la politique. La vérité, c’est que Dobeš a déjà le poste de numéro 2. Et que Kähkönen n’est qu’un pion sacrificiel, un nom qui servira peut-être à alimenter des rumeurs… avant de disparaître à Laval... ou de se faire réclamer à Tampa Bay, Philadelphie, Edmonton ou ailleurs.

Revenons au Lightning, si Vasilevskiy n’est plus jamais le même, c’est la fin d’une ère. Le gardien de 31 ans a déjà encaissé plus de matchs que plusieurs Hall of Famers à sa position. Son corps est usé. Ses statistiques en séries l’an dernier (3,27 de moyenne, .872 d’efficacité) ont choqué plus d’un observateur. Le mur n’est plus infranchissable.

Sans lui, Tampa Bay redevient une équipe vulnérable, surtout dans une division Atlantique où Montréal monte, où Ottawa monte et où la Floride domine.

Pour rester en vie, le Lightning doit peut-être frapper à la porte du Canadien. L’équipe qu’il écrasait il y a quelques années est devenue un fournisseur potentiel de sauvetage.

Julien BriseBois n’a plus que ses rêves. Des rêves de McDavid, de Crosby, de miracles. Mais la réalité est dure : Tampa est en fin de cycle. Et les Canadiens de Montréal, eux, sont en ascension.

En 2021, le Canadien avait été humilié en finale par le Lightning. Carey Price, héroïque jusque-là, n’avait rien pu faire face à l’armada floridienne. Tampa avait écrasé Montréal avec sa profondeur, sa puissance, son gardien intouchable. Les partisans du CH n’ont jamais oublié cette gifle.

Quatre ans plus tard, ironie du sort, les rôles s’inversent. C’est Tampa qui panique. C’est Tampa qui cherche désespérément un gardien, qui guette le ballottage, qui espère une aubaine. Et c’est Montréal qui tient toutes les cartes, Montréal qui possède les gardiens, Montréal qui a l’avenir entre ses poteaux.

Montréal rêve de Crosby, et surtout, les Canadiens savent qu’ils ont Jacob Fowler, la pépite que Tampa aurait tant voulu avoir.

Pour une fois, ce sera le CH qui va piétiner le Lightning.

Si la Coupe Stanley s’est échappée en 2021, il n’est pas interdit de penser qu’elle reviendra à Montréal dans quelques années… portée par le gardien que Tampa n’aura jamais su aller chercher.

Excitant comme jamais...