On pouvait sentir la tension sur la galerie de presse hier au Centre Bell.
Dans les gradins, peu de gens savaient exactement ce qui se tramait, mais dans les coulisses, tout le monde était au courant : un recruteur des Kings de Los Angeles était bien présent, carnet ouvert, regard fixé presque exclusivement sur Owen Beck.
Et dans un contexte où la transaction de Phillip Danault est jugée imminente par plusieurs insiders, cela veut dire que ça chauffe sur le marchè des transactions.
Les Kings ont tenté d'en passé une petite vite à Kent Hughes. Ils ont sondé le Canadien au sujet d’Oliver Kapanen. La réponse fut cinglante : non négociable. Kapanen est maintenant considéré comme un pilier du futur à Montréal, un centre moderne, responsable, capable de produire et de jouer dans toutes les situations.
Dans la tête de Kent Hughes et de Martin St-Louis, il n’existe tout simplement aucun scénario où Kapanen est sacrifié pour un joueur de 33 ans en difficulté offensive, même s’il s’appelle Phillip Danault.
Même logique pour Jake Evans : à 2,85 millions par saison pour encore trois ans, 4 ans plus jeune que Danault, dans un rôle parfaitement défini, fiable, il est hors de question de le céder dans ce dossier-là. Montréal ne veut pas régler un problème à court terme en en créant un plus profond à moyen terme.
Alors il reste Owen Beck. Et c’est là que le malaise prend toute sa place.
Hier soir, Beck n’a pas joué un mauvais match. Au contraire. Un peu plus de 11 minutes d’utilisation, des présences propres, responsables, sans panique et sans erreur grossière.
Il a fait exactement ce qu’on attend d’un jeune centre qu’on veut présenter comme un joueur déjà capable de tenir sa place dans la LNH.
Évidemment, s’il avait marqué, la vitrine aurait été parfaite. Le scénario rêvé. Mais le hockey est cruel : le but qu’on croyait sien a finalement été attribué à Noah Dobson.
Même la symbolique du joueur du match a tourné au malaise, quand Jakub Dobes voulu remettre la fameuse « fourrure » du joueur du match à Beck pour son premier but…
Le pauvre a dû faire comprendre à Dobes qu'on avait donné le but à Dobson. Finalement, Dobes s'est retourné pour donner la fourrure à Owen Beck.
Au moins, le recruteur des Kings n'a pas assisté au malaise en direct:
Clairement, on n'était pas les seuls à être mélangés
— Canadiens Montréal (@CanadiensMTL) December 19, 2025
List of ppl fooled tonight: Habsmin, Nick and Doby#GoHabsGo pic.twitter.com/2wy1n0obrX
Le message est clair : le Canadien essaie de convaincre Los Angeles qu’Owen Beck est un joueur établi, pas un projet, ni un espoir lointain.
Montréal serait même prêt à ajouter un petit quelque chose (un choix ou un espoir B?) à Beck pour rendre l’offre plus séduisante.
Mais ce que le CH refuse catégoriquement, c’est de toucher à son noyau déjà fonctionnel ou à ses pièces stratégiques à long terme. Danault, aussi utile soit-il défensivement, ne vaut pas de sacrifier Evans, encore moins kapanen.
Pendant ce temps, Phillip Danault manque encore un match, officiellement malade, officieusement protégé. Plus personne n’est naïf. La ligue comprend que la transaction approche. Plusieurs insiders parlent d’un dénouement avant minuit ce soir, juste avant le gel des transactions. Les Kings magasinent, comparent et mettent de la pression en créant une surenchère entre le New Jersey, la Caroline et l'Utah.
Le probème pour le CH est que Los Angeles veut absolument un centre droitier établi. Dans cette optique, Beck ne pèse pas lourd dans la balance.
Et au milieu de tout ça, le pauvre se retrouve dans une position inconfortable, presque injuste : jouer pour gagner, tout en sachant que chaque présence est une audition pour les Kings, chaque détail une ligne de plus ou de moins dans un rapport de recruteur.
Est-il officiellement sur le marché? Pas publiquement. Mais dans les faits, oui. Il est l’offre. Il est la clé.
Et tant que les Kings n’obtiendront pas ce qu’ils veulent vraiment, le malaise autour de Beck, et l’ombre de Danault, continuera de planer au-dessus du Centre Bell.
