C’est un retournement de situation que personne n’avait vu venir…
Après tout ce qui s’est dit, tout ce qui s’est tenté, tout ce qui a été refusé, Mason McTavish est de nouveau sur le marché des transactions. Et cette fois, les Ducks d’Anaheim sont sérieux.
Il y a quelques mois à peine, tout indiquait que le centre de 22 ans allait s’imposer comme la pièce maîtresse du de la reconstruction terminée des Ducks, un centre gaucher complet, robuste, capable de produire 20 à 30 buts par saison, avec une marge de progression encore immense. Et pourtant… la relation avec Joel Quenneville s’est déjà effondrée.
La scène s’est déroulée dans un relatif anonymat, au cœur d’un match contre Philadelphie. Mais l’impact est retentissant.
Mason McTavish, relégué sur la quatrième ligne. Écarté de l’avantage numérique. Privé de ses présences clés. Remplacé… par Jansen Harkins, un joueur balloté à répétition dans la LNH.
« Il semblerait que Mason McTavish ait été relégué sur la quatrième ligne en cette troisième période. Jansen Harkins est maintenant le centre de Cutter Gauthier et Beckett Sennecke. » a affirmé le journaliste du Hockey News, Derek Lee.
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Car pour les observateurs qui connaissent les codes, c’est une punition claire. Une mise au coin. Un message direct. Et ce message, il vient de Joel Quenneville.
Ce n’est un secret pour personne à Anaheim : le courant ne passe pas entre McTavish et Quenneville. L’un est un joueur instinctif, qui carbure à la liberté sur la glace.
L’autre, un entraîneur à l’ancienne, méthodique, rigide, obsédé par les responsabilités défensives.
Depuis le début de la saison, Quenneville a déjà eu plusieurs accrochages McTavish. L'attaquant des Ducks détesterait être entraîné par ce coach "old school" et rêverait de jouer pour un entraîneur offensif comme Martin St-Louis.
Le scénario est cruel : McTavish a signé un contrat de 5 ans à 7 millions $ par saison à la fin de l’été. Une signature censée confirmer son statut de joueur de concession. Une signature censée refermer définitivement la porte à Montréal.
Mais ce pacte financier est devenu une prison dorée. Et le DG des Ducks, Pat Verbeek, qui a été irrité par l'attitude de McTavish et son agent lors des négociations difficiles de cet été, commence sérieusement à vouloir tourner la page.
Tout a basculé cet été lorsque Mason McTavish, plutôt que de signer rapidement comme un futur centre numéro un intouchable, s’est retrouvé dans un bras de fer toxique avec la direction des Ducks.
Pendant plus de cinq semaines, l’organisation l’a laissé à l’écart, sans camp, sans glace, sans contact officiel, jusqu’au point où McTavish s’est entraîné avec les 67’s d’Ottawa comme un junior désabusé, pendant que ses coéquipiers préparaient la saison en Californie.
Le clan McTavish a parlé de « pression malsaine », plusieurs sources ont parlé de « bullying contractuel », et le message des Ducks était clair : tu signes à notre prix ou tu ne reviens pas. Cette méthode, brutale mais calculée, a fonctionné. McTavish a cédé.
Il a fini par accepter un contrat de six ans à 7 M$ par saison, un pacte nettement inférieur à sa valeur réelle, surtout lorsqu’on considère que Dylan Cozens touchait déjà 7,1 M$ dans un contexte de plafond salarial plus bas. Anaheim a obtenu exactement ce qu’il voulait : un centre de premier plan, signé à rabais, contrôlé pour l’avenir, et facilement échangeable si la relation sportive dérape.
Et là, le Canadien de Montréal revient dans l’équation. Parce que cet été, Kent Hughes était dans le coup. Il y a eu des discussions. Il y a eu des scénarios. Et il y a eu un nom qui a tout fait échouer : David Reinbacher.
Les Ducks, déjà inquiets pour le futur de leur ligne bleue, exigeaient un droitier de qualité. Ils voulaient Reinbacher. Le Canadien a refusé.
Aujourd’hui, Reinbacher prend du mieux à Laval. (3 points en 7 matchs et du jeu défensif solide).
Et McTavish, lui, est disponible. De nouveau.
C’est une fenêtre qui ne se rouvrira peut-être jamais. Kent Hughes a refusé cet été. Peut-il se le permettre deux fois?
Ce qui rend ce scénario plus explosif encore, c’est que les Ducks ont un besoin clair, précis, urgent : des défenseurs droitiers.
La gauche est bien garnie:
Jackson LaCombe
Pavel Mintyukov
Olen Zellweger
Mais à droite? C’est le néant.
Radko Gudas vieillit et devient agent libre cet été.
Jacon Trouba vieillit aussi.
Et Drew Helleson n'est pas la solution.
David Reinbacher fitterait parfaitement.
C’est exactement ce que les Ducks recherchent : un défenseur jeune, gros gabarit, intelligent, capable d’évoluer dans leur noyau en formation. Et surtout sous contrôle à long terme.
Il faut regarder de près ce qui se passe à Anaheim pour comprendre pourquoi McTavish devient soudainement dispensable.
Voici les piliers offensifs actuels :
Leo Carlsson (1er centre assumé)
Troy Terry
Cutter Gauthier
Beckett Sennecke
Chris Kreider
Cutter Gauthier
Sans oublier les vétérans Ryan Strome et Frank Vatrano.
Et voilà que McTavish est vu comme un intrus. Pas assez fiable dans son territoire. Trop cher pour un joueur rétrogradé.
Les Ducks vont devoir choisir : l’humilier toute la saison, ou l’échanger pendant qu’il a encore une certaine valeur.
Et c’est là que le Canadien doit sauter. McTavish, 6’1, 215 livres, est exactement le genre de centre que le CH n’a pas. Un gars capable d’aller au filet. De jouer physique. D’être un complément idéal à Nick Suzuki. Un joueur qui, dans un trio avec Juraj Slafkovsky et Ivan Demidov, devient un cauchemar à couvrir.
Si Kent Hughes refuse encore, il enverra un message dangereux. Celui qu’il préfère protéger une erreur (Reinbacher), plutôt que de saisir une occasion de corriger un déséquilibre évident dans sa formation.
Reinbacher, jusqu’à preuve du contraire, est un espoir brisé par les blessures, incapable de dominer en présaison, écrasé par la pression, par les comparaisons avec Michkov, Simashev, Sandin-Pellikka. Il ne progresse pas. Il recule.
McTavish, lui, est un joueur établi, jeune, signé à long terme, encore en plein développement. Il coche toutes les cases. Il est disponible. Et il ne coûtera pas moins cher dans trois mois.
C’est maintenant ou jamais. S’il faut payer, il faut payer. McTavish pour Reinbacher... on le fait demain matin...
