C-O-N-F-L-I-T avec Patrick Roy: Joe Sakic dévoile la vérité

C-O-N-F-L-I-T avec Patrick Roy: Joe Sakic dévoile la vérité

Par André Soueidan le 2023-07-31

- Joe Sakic est TANNÉ...

- Qu'on le pointe du doigt au Québec.

- Le président de l'A-v-a-l-an-c-h-e du Colorado n'en peut plus de passer pour l'homme qui s'est vengé de Patrick Roy en parlant dans son dos.

- Il est en colère de passer pour celui qui a construit une V-E-N-D-E-T-T-A contre son ancien chum en disant aux autres DG de la LNH de ne pas l'engager.

- Sakic nie tout c-o-n-f-l-i-t entre les deux hommes et affirme même que Roy est son ami...

"J'entends les gens dire que nous sommes en c-o-n-f-l-i-t. Il n'en est rien. Je continue de jouer au golf avec Patrick en Floride durant l'été. Il est un ami à vie.

"J'entends les gens affirmer qu'il n'a pas retrouvé d'emploi dans la LNH parce qu'il est parti subitement du Colorado. Patrick a pris une décision pour lui. Mais en aucun cas il a quitté l'A-v-a-l-a-n-c-h-e parce que nous étions en chicane. Il n'aimait pas la direction qu'on prenait, voulait plus de pouvoir décisionnel, mais jamais nous n'étions en conflit".

"Nous devons beaucoup à Patrick. Sans lui, nous n'aurions pas sélectionné Nathan MacKinnon et il a fait un boulot incroyable pour le développer en tant que recrue..."

- Le président du Colorado peut bien dire ce qu'il veut.

- Mais tout le monde se souvient du départ E-X-P-L-O-S-I-F de Patrick Roy en août 2016.

- Les deux hommes ne pouvaient pas se blairer.

- Le D-I-V-O-R-C-E a été intense.

- Et 7 ans plus tard, Patrick Roy n'a toujours pas retrouvé de poste dans la LNH.

- Quand on se rappelle les circonstances de son départ.

- Il est clair que les Québécois pensent que Joe Sakic s'est arrangé pour qu'il ne revienne plus jamais dans la ligue...

12 Août 2016, la Presse: Une démission en plein mois d’août, à un mois du début des camps d’entraînement. Une annonce faite par une firme de relations publiques. Une équipe qui met plus d’une heure à réagir à la nouvelle.

Dans le monde aseptisé des relations publiques du hockey, la démission de Patrick Roy est peut-être ce qui s’approche le plus de la scène finale de Commando.

Roy a pris tout le monde par surprise – y compris sa propre équipe – en annonçant sa démission hier après-midi.

Le communiqué a été envoyé par le cabinet National vers 14 h (heure de l’Est), tandis que l’Avalanche a publié son propre communiqué – visiblement rédigé par un homme de peu de mots – à 15 h 20.

En conférence téléphonique, le directeur général Joe Sakic a pourtant assuré qu’il savait que Roy était en réflexion, et que tout est au beau fixe entre les deux anciens coéquipiers.

« Oui, je lui avais parlé avant [la publication du communiqué], a dit Sakic. On se respecte grandement. On a toujours été amis et on va continuer à l’être. Je suis content pour lui qu’il n’ait plus à vivre ce stress. Il y pensait depuis quelque temps. Il est probablement soulagé que ce soit fini. Je lui souhaite du succès. »

« J’ai été surpris. Je l’ai remercié pour ses trois années, et je l’ai remercié de me l’avoir dit maintenant. Ça aurait été beaucoup plus dur si on avait été au camp d’entraînement. »

— Joe Sakic, interrogé sur sa réaction à la décision de Roy

Le langage mielleux de Sakic tranchait avec celui de Roy dans le communiqué.

« Au cours des dernières semaines, j’ai longuement réfléchi à la contribution additionnelle que je pouvais apporter à l’équipe pour lui donner la profondeur nécessaire et l’amener à un niveau supérieur. Pour y arriver, la vision de l’entraîneur et vice-président aux opérations hockey doit être parfaitement alignée avec celle de l’organisation. Plus encore, il doit pouvoir participer aux décisions qui ont des répercussions sur la glace. Actuellement, ces conditions ne sont pas réunies. »

Roy n’a pas offert d’autres commentaires que ceux apparaissant dans le communiqué. Un message laissé au cabinet National était toujours sans réponse au moment de publier.

Joint par La Presse, le défenseur de l’A-v-a-l-a-n-c-h-e Éric Gélinas n’en revenait pas.

« Je dormais, et quand je me suis réveillé, j’ai vu que j’avais manqué 10 appels ! », a raconté Gélinas.

« Je suis vraiment surpris. Je n’ai aucune espèce d’idée de ce qui s’est passé, pourquoi il est parti. Je suis surpris. »

TENSIONS

Sakic a nié qu’il y avait un c-o-n-f-l-i-t entre lui et Roy, mais a admis que l’ancien numéro 33 n’avait « pas eu beaucoup de plaisir » dans la dernière année.

Martin Laperrière, qui a été l’adjoint de Roy chez les Remparts de Québec de 2008 à 2013, abonde dans le même sens. Il l’avait senti lors de leur dernière rencontre, au repêchage, à Buffalo, il y a six semaines.

« Je sentais que quelque chose le tracassait, a mentionné Laperrière à La Presse. Je ne lui ai pas posé la question directement, mais ce n’était pas le même gars. »

« J’ai reçu de précieux conseils de sa part, je l’écoutais beaucoup. Mais quand on parlait de hockey en général, de systèmes, de situations de jeu, je sentais que c’était plus vague. Par contre, quand on parlait d’autre chose que le hockey, ça allait mieux ! »

— Martin Laperrière

Vu la teneur du communiqué, tout porte à croire qu’une lutte de pouvoir a fini par avoir raison de la relation professionnelle entre Roy et Sakic.

« Patrick était consulté sur tout, a assuré Sakic. Au début, à mesure que je m’établissais dans mon rôle, je me fiais davantage à lui. Mais on a fini par se bâtir une bonne équipe, donc on pouvait lui permettre de se concentrer davantage sur son rôle d’entraîneur. »

« Je ne pense pas que c’était une question de contrôle, mais plutôt une question de contribution à la prise de décision, a dit Laperrière. À Québec, il consultait son monde et prenait des décisions. Les contraintes sont différentes dans la LNH. Tu as le plafond salarial, les contrats des joueurs, les agents. Tu veux prendre des décisions, mais ça ne peut pas être aussi rapide et efficace que dans le junior. »

Cet été, l’A-v-a-l-a-n-c-h-e a été plutôt tranquille sur le marché des joueurs autonomes, Joe Colborne étant sa plus grosse prise. Par contre, les négociations ardues avec le défenseur Tyson Barrie, joueur autonome avec compensation, ont fait jaser. Il a finalement signé son contrat de quatre ans le 31 juillet, évitant tout juste l’arbitrage.

Ces différents épisodes ont-ils créé des tensions ? « On s’entendait sur tout », a assuré Sakic.