Brendan Gallagher voit rouge devant les caméras: « no excuse »

Brendan Gallagher voit rouge devant les caméras: « no excuse »

Par Marc-André Dubois le 2025-03-27

Le tonnerre a grondé jeudi soir au Wells Fargo Center. Mais ce n’est pas uniquement la défaite crève-cœur de 6 à 4 du Canadien de Montréal face aux Flyers de Philadelphie qui a fait trembler le vestiaire.

C’est l’explosion monumentale de Brendan Gallagher, furieux, indigné, brûlant d’injustice après un match où les arbitres ont volé la vedette — et peut-être les séries.

Le CH venait de s’incliner pour une quatrième fois de suite, un revers qui fait mal dans une course aux séries où chaque point est vital. Et si l’effondrement du système défensif est en cause, l’arbitrage douteux a enflammé la poudrière....et le cerveau de Gallagher...

La goutte qui a fait déborder le vase? Le but de Tyson Foerster, contesté par Martin St-Louis, mais confirmé par les officiels malgré la présence évidente de Bobby Brink dans la zone du gardien, entravant clairement la vision et le mouvement de Jakub Dobeš.

« Il (Brink) était dans la zone du gardien et dans les jambes de Doby. C’est ce qui est habituellement refusé. C’est ça, le standard », a rugi Gallagher, hors de lui.

« Ensuite, on dirait que ça va toujours contre nous. C’est de l’incompétence. Il faut que la personne qui prend les décisions fasse preuve de constance. »

Des propos incendiaires. Des mots qui font mal. Mais des mots justes, selon bien des joueurs autour de la ligue qui, comme Gallagher, n’en peuvent plus du cirque arbitral qui sévit sans reddition de compte.

« Je ne sais pas qui est responsable, mais les joueurs à travers la ligue sont frustrés. On dirait qu’il n’y a pas de constance.

Ça doit changer. Il faut que la personne responsable comprenne le hockey, parce que ce n’est pas le cas présentement. »

Un message percutant, lancé avec la franchise brute qu’on reconnaît à Gallagher, visage du CH depuis plus d’une décennie.
Pour Martin St-Louis, c’est une autre soirée à inscrire dans la colonne du cauchemar. Lui qui appuyait sur tous les bons boutons depuis quelques semaines, semble aujourd’hui à court de solutions.

Après le match, le coach s’est réfugié dans des considérations plus abstraites.

« Pour moi, c’est une question de pression et de plaisir. Nous devons nous amuser à travers tout ça. »

Des propos presque déconnectés de la gravité du moment. Pendant que ses vétérans perdent patience, pendant que l’équipe flirte dangereusement avec l’effondrement en fin de saison, St-Louis parle de plaisir.

Et ça ne passe pas.

Les erreurs mentales, les mauvais débuts de match, la gestion erratique des gardiens, les décisions douteuses de contestation... tout commence à s’accumuler dans la colonne du coach.

Et cette défaite-là, contre une équipe sans entraîneur-chef (Tortorella a été congédié dans la journée!), fait particulièrement mal.

Le retour du fantôme de Michel Therrien?

« No excuse. »

C’est l’ancienne devise martelée par Michou. Pas d’excuse. Pas de distractions. Pas de plaintes. Et ce soir, elle aurait dû résonner dans le vestiaire du CH. Parce qu’à la fin du match, c’est encore une défaite, malgré quatre buts marqués à l’étranger, malgré plus de 40 tirs.

Oui, les officiels ont été exécrables. Oui, le but accordé à Foerster est une parodie. Mais une vraie équipe de séries éliminatoires trouve le moyen de gagner malgré les obstacles. Ce n’est pas ce que le Canadien a fait.

Et maintenant?

Avec 11 matchs à jouer, le Tricolore tient toujours la dernière place donnant accès aux séries. Mais la marge de manœuvre est mince. Très mince.

Et si l’arbitrage douteux a volé la manchette jeudi soir, la réalité est que le CH ne joue pas du hockey de séries en ce moment.

Gallagher a raison de hurler, mais la frustration ne suffit plus. Il faudra des victoires, pas des citations, pour rester en vie.

Brendan Gallagher a fait ce que les guerriers font : il a levé la voix. Il a défendu son gardien. Il a dénoncé une injustice.

Maintenant, c’est à Martin St-Louis de retrouver le feu. Parce que les excuses... ce ne sont ni pour les gagnants,
ni pour ceux qui veulent faire les séries.

Et pendant que les projecteurs étaient braqués sur Brendan Gallagher, d'autres voix, plus calmes mais tout aussi lourdes de sens, ont rappelé les carences criantes de cette équipe.

Lane Hutson, pourtant brillant avec deux passes, a été cinglant :

« Nous devons trouver un moyen de bien commencer les matchs. C’est inacceptable de ne pas être prêt comme ça. »

Martin St-Louis, quant à lui, a tenté de justifier les ratés défensifs :

« Nous avons fait des erreurs mentales tôt dans le match. Nous leur avons donné des buts trop faciles. »

Mais que vaut ce constat, quand on parle d’un match crucial dans une course aux séries ?

Que vaut-il, quand la même équipe donne l’impression de toujours retomber dans les mêmes travers ?

Le Canadien ne peut plus se permettre de subir les événements. Il doit, enfin, les contrôler.
Parce que sinon, le cri du cœur de Gallagher va sonner comme une excuse...de perdants...