Bourde monumentale d'Alain Crête: agitation et confusion

Bourde monumentale d'Alain Crête: agitation et confusion

Par David Garel le 2025-09-17

Il y a des rumeurs qui méritent d’être prises au sérieux. Et puis, il y a celles qui ne reposent sur rien, qui éclatent en plein Montréal comme des feux d’artifice mal contrôlés.

C’est exactement ce qui est arrivé quand Alain Crête a affirmé sur les ondes de BPM Sports que cela faisait « plus d’un an » que les Penguins de Pittsburgh tentaient d’échanger Sidney Crosby.

@bpmsportsradio La situation de Sidney Crosby ne semble pas encore claire… 🤔🏒 #lcdm #crosby #ch ♬ son original - BPMSPORTSRADIO

Un tremblement de terre ? Non. Un délire médiatique. Parce qu’honnêtement, ça ne tient pas debout une seule seconde.

Alain Crête a lancé son affirmation comme si elle allait passer inaperçue : selon ses « sources », les Penguins auraient mis Crosby sur le marché des transactions depuis déjà un an.

Donc, depuis sa prolongation de contrat en septembre dernier. Une prolongation de deux ans à 8,7 M$ par saison, signée précisément pour éviter de le perdre gratuitement.

Expliquez-moi comment un joueur qui possède une clause de non-mouvement totale pourrait être « magasiné » par son équipe sans son accord ?

Expliquez-moi comment une organisation qui survit commercialement uniquement grâce au nom de Sidney Crosby aurait le moindre intérêt à s’en débarrasser ?

Cela ne fait aucun sens. Zéro.

Il faut répéter une vérité simple : le jour où Sidney Crosby voudra partir, il partira. Pas avant. Crosby contrôle son destin de A à Z.

C’est lui qui décidera s’il accepte de quitter Pittsburgh. Les Penguins peuvent bien écouter des offres, rêver de reconstruire, créer des scénarios… sans l’accord de leur capitaine, il n’y a rien qui se fera.

Alain Crête semble oublier que Crosby, contrairement à la majorité des joueurs, n’est pas un pion. C’est une institution. C’est une marque planétaire. Les Penguins existent grâce à lui.

Et ce n’est pas la première fois que Crête s’enfonce dans ce genre de bourbier. On se souvient de ses propos incendiaires contre Patrik Laine la saison dernière.

« Moi, bien honnêtement, je ne pense pas qu’il y a un avenir à très long terme avec le Canadien. Pas toute l’année. Moi, je pense que c’est une mesure temporaire », avait-il lancé, sûr de lui.

@bpmsportsradio « Honnêtement, je ne pense pas que Laine a un avenir à long terme avec le CH! » - Alain Crête 🏒 Qu’en pensez-vous? 🔵⚪️🔴 #ch #Habs #laine #clubdumatin ♬ son original - BPMSPORTSRADIO

Résultat ? Laine avait répondu de la meilleure façon possible : en marquant, en dominant, en faisant taire les critiques. Les partisans s’étaient retournés contre Crête, l’accusant de s’acharner inutilement sur un joueur à peine débarqué à Montréal.

Aujourd’hui, le même schéma se répète, mais avec un joueur d’un tout autre calibre. Et là, ça devient carrément ridicule.

En écoutant sa chronique à BPM Sports, on avait du mal à suivre le fil. Crête enchaînait les phrases décousues, avançant que Crosby ne voulait plus rester dans une équipe en reconstruction, mais en même temps qu’il avait prolongé son contrat pour ne pas partir libre.

Soyons francs : on a l’impression qu’Alain Crête ne sait plus trop sur quel pied danser. La semi-retraite est peut-être difficile, et ça se sent dans ses interventions. On dirait qu’il cherche le « gros statement » qui va enflammer le Québec sportif. Mais à force de forcer le trait, il perd toute crédibilité.

Les partisans, eux, ne sont pas naïfs. Sur les réseaux sociaux, on sent la patience du public qui s'effondre envers Crête.

Tout ceci est révélateur du fossé qui se creuse entre les vétérans médiatiques et une génération de fans beaucoup plus informée et exigeante.

Mais il y a un autre problème, plus grave encore : comment BPM Sports peut laisser passer de tels propos en ondes, sans aucune mise en contexte, sans rectification ?

On parle ici d’un sujet explosif : Sidney Crosby, le joueur le plus respecté de la LNH, celui qui incarne la ligue elle-même, associé à des rumeurs absurdes d’échange. Et tout ça est relayé sans filtre, comme si c’était une vérité révélée.

BPM Sports, déjà en quête d’auditoire, flirte dangereusement avec le sensationnalisme mal maîtrisé. On veut créer du bruit, provoquer la discussion. Mais à quel prix ? La crédibilité du réseau prend un coup à chaque fois qu’on laisse passer ce genre de dérive.

La vérité est pourtant simple. Oui, les Penguins sont en reconstruction. Oui, Kyle Dubas songe à l’après-Crosby. Oui, Crosby a d'énormes chances de se faire échanger à Montréal. Mais c'est lui qui va décider où, quand, comment. 

Mais ça viendra de lui. Jamais des Penguins.

Cet été, on parle beaucoup de Connor McDavid et de Kirill Kaprizov, deux vedettes qui approchent l’autonomie complète. Dans leur cas, les rumeurs d’échanges, aussi folles soient-elles, ont une logique : leurs équipes doivent anticiper le pire.

Mais Crosby ? Il est déjà prolongé pour encore deux ans. Il contrôle son avenir. Mettre son nom dans la même phrase que « magasiné depuis un an » est une aberration.

Ce qui choque le plus, ce n’est pas seulement l’absurdité de l’information. C’est la déconnexion avec le public. Les partisans savent très bien que Crosby a une clause de non-mouvement. Ils savent très bien que Dubas n’a aucun intérêt à se mettre la planète hockey à dos en essayant de se débarrasser de sa légende vivante.

Alors quand Alain Crête sort ça comme si c’était une évidence, le malaise est immense. On se demande vraiment ce qui se passe dans sa tête.

Le problème, c’est que Crête n’en est plus à une controverse près. Déjà critiqué pour occuper trop de place à RDS, pour ne pas avoir passé le flambeau aux jeunes, le voilà maintenant à BPM Sports en train d’alimenter des rumeurs vides de sens.

Il se tire lui-même dans le pied. Chaque sortie maladroite réduit un peu plus son héritage médiatique. Au lieu d’être célébré pour sa longue carrière, il risque de devenir le symbole d’une génération de commentateurs dépassés, incapables de s’adapter au nouvel écosystème.

Les rumeurs autour de Sidney Crosby méritent qu’on en fasse tout un plat. Montréal l'attend bel et bien. Mais elle révèlent surtout le malaise d’un vétéran des médias qui semble chercher désespérément à exister dans un paysage qui a évolué sans lui.

Alain Crête a déjà payé cher pour ses propos sur Patrik Laine. Il risque de payer encore plus cher pour ses propos sur Crosby. Parce que là, ce n’est plus seulement une question d’analyse maladroite : c’est une atteinte directe à la crédibilité du métier.

Le public mérite mieux. Montréal mérite mieux. Et surtout, Sidney Crosby mérite mieux que d’être utilisé comme matière première pour des rumeurs absurdes qui ne mènent nulle part.