Un scandale secoue le monde du hockey.
La rumeur qui court depuis quelques jours autour de Kirill Kaprizov fait partie de la seconde catégorie. Selon Elliotte Friedman, insider respecté de Sportsnet, il y aurait eu du maraudage dans le dossier Kaprizov.
Oui, vous avez bien lu : une ou plusieurs équipes de la LNH auraient déjà « soufflé à l’oreille » de la superstar russe qu’elles étaient prêtes à lui offrir davantage que les 16 millions de dollars par saison sur huit ans proposés par le Wild du Minnesota.
Résultat : Kaprizov a dit non. Et ce refus déclenche aujourd’hui une onde de choc qui dépasse largement l’État du hockey.
Un refus qui ne peut s’expliquer que par une promesse ailleurs.
Pourquoi un joueur de 28 ans qui est le visage d’une franchise et qui dit adore vivre au Minnesota, refuserait-il 128 millions de dollars garantis?
La réponse est brutale : parce qu’il sait qu’il peut toucher plus. Et dans la LNH, le seul moyen de « savoir »… c’est d’avoir reçu un clin d’œil d’ailleurs.
Friedman l’a résumé ainsi dans l’émission FAN Hockey Show :
« Je crois qu’il y a eu du maraudage, des chuchotements. Je ne pourrai jamais le prouver, mais je le crois. »
Ces propos, venant d’une figure aussi prudente que Friedman, sont lourds de sens. On n’est plus dans le simple potin de coulisse : on est dans la mise en accusation implicite du système. Quelqu’un, quelque part, a franchi la ligne.
Évidemment, une question obsède tout le monde : quelle est l’équipe qui a parlé à Kaprizov?
Deux noms reviennent en boucle : les Rangers de New York et les Blackhawks de Chicago.
Premier suspect: les Rangers de New York?
Le scénario est tentant. Artemi Panarin, l’ailier vedette de 33 ans, arrive à la fin de son contrat monstrueux signé en 2019 (11,6 M$ par année). S’il quitte en 2026, les Rangers auront soudainement de l’air sous le plafond salarial. Assez pour offrir à Kaprizov un pont d’or à 16,5 ou même 17 millions par année.
Et si Chris Drury a les mains liées par le plafond aujourd’hui, tout le monde sait qu’il est en train de préparer le terrain.
La rumeur veut que Kaprizov et Panarin aient même échangé directement au sujet de l’avenir, les deux étant proches depuis leurs années communes dans le circuit russe. Ce simple fait, s’il est vrai, constitue déjà une entorse grave au règlement.
2e suspect: les Blackhawks de Chicago
L’autre piste mène à Chicago. Les Hawks ont l’espace salarial presque illimité, et surtout, ils ont Connor Bedard. Construire une dynastie autour de Bedard et Kaprizov, deux des attaquants les plus spectaculaires de leur génération, serait une manœuvre qui redonnerait instantanément à Chicago son statut de superpuissance.
Et contrairement aux Rangers, ils n’ont pas besoin de se débarrasser d’un contrat avant de rêver. Ils peuvent faire de la place dès maintenant, et tout le monde dans la ligue le sait.
Que Kaprizov ait refusé 128 millions sans proposer de contre-offre officielle au Wild laisse penser qu’une équipe comme Chicago lui a déjà laissé entendre qu’elle serait prête à « briser la banque » pour l’accueillir.
Le problème, c’est que tout cela est illégal. Le maraudage est strictement interdit par la convention collective de la LNH. Une équipe ne peut pas contacter un joueur sous contrat pour lui parler de son avenir, et encore moins lui promettre des chiffres.
Si cela venait à être prouvé, les sanctions pourraient être historiques : perte de choix de premier tour, amendes massives, voire suspension de dirigeants.
On parle de quelque chose de très grave : une manipulation directe d’une vedette encore sous contrat.
Impossible de dissocier cette histoire de celle d’Artemi Panarin. Car c’est précisément son avenir qui ouvre la porte au dossier Kaprizov chez les Rangers.
Panarin a été au cœur d’une entente hors cour révélée par The Athletic en avril dernier, impliquant une ex-employée des Rangers.
Même si l’affaire a été étouffée légalement, elle a créé un malaise profond entre le joueur et la direction new-yorkaise. Plusieurs sources affirment que Chris Drury ne veut plus bâtir autour de Panarin, et que l’organisation se prépare discrètement à tourner la page.
Le nom de Kaprizov circule comme le remplaçant idéal, la nouvelle vedette russe à installer au Madison Square Garden. Mais pour en arriver là, il fallait d’abord sonder Kaprizov. Et c’est là que le mot « maraudage » entre en jeu.
Du côté de Chicago, les soupçons sont tout aussi lourds. Kyle Davidson, DG des Hawks, sait que son équipe est encore à deux ou trois ans de redevenir une puissance. Mais avec Bedard déjà au centre de l’attention, il lui faut une superstar établie pour accélérer la transition.
Kaprizov est exactement ce joueur.
Le fait que Frank Nazar ait signé un contrat de sept ans, sans clause restrictive, est vu comme une pièce de plus dans un futur échange.
Et le nom de Kevin Korchinski, défenseur étoile de 20 ans, circule déjà comme la monnaie d’échange qu’il faudrait sacrifier pour aller chercher Kaprizov via transaction.
Mais le but de Chicagp est de signer Kaprizov... gratuitement... sur le marché des agents libres.
Tout indique que Chicago prépare quelque chose. Et si Kaprizov a dit non au Wild, c’est peut-être parce qu’il a déjà eu un avant-goût de ce que les Hawks lui réservent.
Un point crucial : le Canadien de Montréal n’est pas concerné par ce scandale. Ni Kent Hughes ni Jeff Gorton n’ont franchi la ligne. Hughes, interrogé récemment, a même rappelé que le CH ne voulait pas « tricher » :
« Nous allons surpayer si c’est nécessaire pour un joueur-clé, mais nous le ferons dans les règles. »
Cette précision est importante. Car si New York et Chicago sortent affaiblis de cette histoire, Montréal pourrait, à terme, bénéficier indirectement de la tempête.
Imaginez : si la LNH enquête et sanctionne sévèrement, le CH, lui, restera perçu comme une organisation droite, intègre… et attrayante pour les joueurs qui veulent éviter les scandales.
Gary Bettman ne peut pas ignorer ce dossier. Le commissaire sait que la crédibilité du système est en jeu. Si une vedette du calibre de Kaprizov refuse 128 millions sur la base de promesses informelles venues d’ailleurs, c’est tout le marché des joueurs autonomes qui devient suspect.
Déjà, plusieurs DG grincent des dents.
« Si ça passe pour Kaprizov, demain ce sera McDavid », a glissé un dirigeant anonyme à Sportsnet.
Le problème est donc existentiel : est-ce que la LNH tolère que ses vedettes négocient en coulisses avant même d’être libres? Ou est-ce qu’elle va frapper fort pour préserver l’intégrité du marché?
Le dossier Kaprizov n’est plus seulement une négociation contractuelle difficile. C’est devenu un scandale de maraudage, qui met en cause deux des marchés les plus puissants de la ligue : New York et Chicago.
Si les soupçons se confirment, c’est tout l’équilibre de la LNH qui sera remis en question. Car pour la première fois depuis longtemps, un joueur a osé dire non à une offre de 128 millions… non pas pour des raisons sportives, mais parce qu’il sait, déjà, qu’il aura plus ailleurs.
Artemi Panarin, son contrat, son malaise à New York, et Connor Bedard, le joyau de Chicago, sont les deux clés de cette histoire.
Et pendant que les Rangers et les Hawks flirtent dangereusement avec l’illégalité, une équipe comme Montréal observe à distance. Intègre. Patiente. Prête à bondir si les cartes tombent autrement.
La bombe Kaprizov vient d’exploser. Et les éclats risquent de brûler toute la Ligue nationale.