Le tonnerre gronde à Anaheim. Alors que les Ducks semblaient encore maîtres de leur reconstruction avec tout l'espace qu'il possède sur leur masse salariale, un vent d’instabilité souffle dans le vestiaire. Et au centre de la tempête? Mason McTavish.
Le troisième choix au total du repêchage de 2021 est toujours sans contrat. Un silence énorme pour un jeune centre de 22 ans qui vient de connaître une saison de 22 buts et 52 points en 76 matchs. McTavish est un diamant à polir, un joueur physique, instinctif, redoutable dans l’enclave. Mais il se sent étouffé. Et pour cause.
Anaheim vient de donner un contrat de 7 M$ par an étalé sur 3 saisons à Mikael Granlund, un centre de 33 ans. Leo Carlsson est déjà établi comme leur premier centre pour la prochaine décennie. Ryan Strome est toujours là. Ryan Poehling aussi. La congestion est évidente. McTavish, lui, commence à douter de sa place.
Selon plusieurs sources, le malaise est réel. McTavish n’est pas heureux. Et des voix s’élèvent pour dire qu’il serait à l’écoute d’une offre hostile.
Le journaliste de Saint-Louis Thomas Welch a jeté de l’huile sur le feu cette semaine, affirmant que Doug Armstrong surveille de très près la situation et pourrait intervenir.
Mais voilà le hic : les Blues n’ont pas leur choix de deuxième ronde en 2026. En vertu de la convention collective, une offre hostile doit être compensée par des choix originaux (non acquis par transaction). Cela limite Saint-Louis à une offre inférieure à 7,02 M$ par an.
Au-dessus, il faut un choix de 1re, 2e et 3e ronde. Et Saint-Louis ne peut tout simplement pas payer ce prix.
Le Canadien, lui, est en position de force.
Kent Hughes a tous ses choix de repêchage. Il peut monter jusqu’à 9,3 M$/an et offrir une compensation d’un choix de 1re, 2e et 3e ronde. Et pour un centre de 6’1”, 219 livres, avec le talent de McTavish, ce n’est pas un prix exagéré. C’est une aubaine.
Et pourtant, rien ne bouge.
Le Canadien semble paralysé, hésitant, peureux à l’idée d’être audacieux. Il faut le dire : Kent Hughes n’a jamais fait d’offre hostile. Et il est loin d'être un fan, lui qui ne veut pas se mettre à dos les autres DG.
Mais McTavish est une opportunité unique. Il est exactement ce qui manque à cette équipe. Nick Suzuki a besoin d’un 2e centre à ses côtés. Kirby Dach est fragile. Alex Newhook est un joueur de soutien. Michael Hage n’est pas prêt.
McTavish, c’est du NHL ready. Maintenant.
Et voilà que le dossier se complique davantage : les Ducks seraient intéressés à Jason Robertson. Une bombe. Les Stars de Dallas, étouffés par le plafond salarial, pourraient transiger leur marqueur de 45 buts contre un centre jeune et robuste.
Robertson à Anaheim? Et McTavish à Dallas? C’est une rumeur bien réelle.
Et une catastrophe potentielle pour le Canadien, qui se retrouverait encore une fois spectateur d’un échange impliquant un joueur-clé.
euxième partie : l’échiquier infernal de McTavish
Malgré l’intérêt palpable de Kent Hughes, une réalité brutale s’impose : le Canadien n’a rien à offrir aux Ducks d’Anaheim dans un échange traditionnel pour Mason McTavish. Rien. Zéro. Le CH ne va pas sacrifier Cole Caufield, ni Demidov, ni Suzuki, ni Lane Hutson pour un centre prometteur mais encore inétabli.
Le seul moyen d’agir est l’offre hostile. Sinon, la porte est barrée.
Et pendant que le Canadien hésite, d’autres équipes avancent leurs pions.
Dallas : l’échange qui fait du sens
Les Stars de Dallas veulent absolument un centre d’impact pour compléter leur fenêtre d’opportunité avec Miro Heiskanen, Roope Hintz, Wyatt Johnston et Jake Oettinger.
Or, leur situation salariale est tendue. Jason Robertson sera agent libre sans compensation dans un an. Et son style de jeu, bien que très productif, commence à être remis en question par plusieurs observateurs à l’interne.
Son coup de patin manque d'explosion, et il ne cadre plus nécessairement dans le style de jeu rapide que veut imposer l’état-major des Stars.
Les Ducks, eux, veulent un ailier buteur. Et ils ont l’espace pour offrir un contrat à 10 M$ par saison à Robertson. Ils refusent pourtant de payer McTavish 8 M$/an. C’est à la fois illogique et révélateur : Pat Verbeek ne croit tout simplement plus au potentiel de McTavish comme centre numéro deux derrière Leo Carlsson.
Un échange Jason Robertson vs Mason McTavish pourrait être l’échange parfait pour les deux formations. L’un a besoin d’un ailier, l’autre d’un centre, surtout que Dallas aimerait faire jouer Wyatt Johnston à droite.
L’un a un surplus à l’aile, l’autre est congestionné au centre. Et le contrat de Robertson (9,25 M$) est compatible avec les finances des Ducks, qui possèdent plus de 29 M$ d’espace sous le plafond.
Jason Robertson est aussi dans la mire du CH. Mais son style ne colle pas à celui de Martin St-Louis. Trop lent. Pas assez mobile. Trop unidimensionnel.
Ce que Martin St-Louis veut, c’est justement ce que McTavish incarne : vitesse, intensité, responsabilité, physique, leadership. Ce gars-là a porté Équipe Canada junior sur ses épaules. Il a marqué de gros buts dans des moments clés. Il n’a peur de rien.
Alors pourquoi hésiter?
Offrir 8,5 M$/an pendant 7 ans, avec des bonus à la signature, c’est forcer la main des Ducks.
Et s’ils égalisent, tant mieux. McTavish sera bien payé. Mais s’ils refusent? Le Canadien met la main sur un centre de 22 ans sans rien céder d’autre que des choix.
C’est maintenant ou jamais.
En 2025, on ne peut plus bâtir une équipe avec prudence. Les Oilers ont perdu trop d’années à hésiter. Les Leafs ont raté leur fênêtre. Le CH, lui, est sur le bord d’une explosion. Dobson, Demidov, Caufield, Guhle, Hutson. Il ne manque qu’un 2e centre.
Mason McTavish est là. Il est prêt. Il est accessible.
La question est simple : Kent Hughes a-t-il le courage de déstabiliser la LNH?
Ou va-t-il regarder Doug Armstrong lui voler McTavish avec une offre hostile de 7,02 M$ parce qu’il aura trop attendu?
La prochaine décision du CH ne sera pas seulement transactionnelle.
Elle sera historique.