Autoroute de la mort et alcool au volant: le Québec n’apprend pas

Autoroute de la mort et alcool au volant: le Québec n’apprend pas

Par Marc-André Dubois le 2024-08-30

L’histoire se répète inévitablement, et l’être humain semble ne jamais apprendre de ses erreurs.

Après la tragédie qui a coûté la vie aux frères Gaudreau aux États-Unis, nous vivons un drame similaire ici, au Québec.

Une nouvelle fois, l’alcool au volant a fauché des vies de manière brutale et insensée, cette fois sur l’autoroute 50, tristement surnommée « l’autoroute de la mort ».

Le 30 août 2021, Sébastien Di Maulo, un photographe de 34 ans, roulait tranquillement en direction de Montréal après une journée de travail dans l’Outaouais.

Le lendemain, il devait assister à l’enterrement de son père, décédé plus tôt dans l’été. Mais il n’a jamais pu dire un dernier adieu à son père.

À quelques kilomètres de Lachute, une voiture venant en sens inverse a dévié de sa voie, percutant la voiture de Sébastien de plein fouet. L’impact ne lui a laissé aucune chance.

La responsable de cette collision, Chantal Lynn Draper, une Ontarienne de 53 ans, était au volant avec un taux d’alcool dans le sang de plus de trois fois la limite permise.

Complètement ivre, elle a détruit la vie d’un homme et plongé sa famille dans un deuil profond. Ce qui rend cette histoire encore plus poignante, c’est que la mère de Sébastien, déjà éprouvée par la perte de son mari, a dû endurer l’indicible douleur de perdre son fils dans des circonstances aussi tragiques.

Cette mère endeuillée n’aura jamais pu voir la justice rendue, elle-même ayant succombé avant la fin des procédures judiciaires.

Mais la culpabilité de Draper ne faisait aucun doute, et trois ans après la collision, elle a finalement plaidé coupable à la conduite avec facultés affaiblies causant la mort.

Le juge Sylvain Lépine, qui a rejeté la tentative de l’accusée d’invalider les preuves de son alcoolémie, a souligné dans son jugement que l’alcool au volant « demeure un grave problème de société ».

Mais ce n’est pas la première fois, ni la dernière, que cette vérité est rappelée. Malheureusement, ces mots résonnent souvent dans le vide, comme une sombre prédiction d’une tragédie à venir.

L’autoroute 50, avec ses voies minces à peine séparées par une bande rugueuse, est devenue le théâtre de trop de vies brisées.

C’est un endroit où la mort frappe trop souvent, et chaque nouvelle victime rappelle douloureusement que des mesures doivent être prises.

Mais comme le dit Annie Di Maulo, cousine de la victime, « avant tout, une personne qui conduit avec un taux d’alcool de trois fois la limite permise, il est là le problème ».

Ce drame nous montre une fois de plus à quel point l’être humain est faible, et combien de vies doivent encore être sacrifiées avant que l’on comprenne vraiment les conséquences de l’alcool au volant.

L’histoire de Sébastien Di Maulo, tout comme celle des frères Gaudreau, est une leçon amère sur les dangers que nous nous infligeons les uns aux autres par pure irresponsabilité.

L’espoir réside dans le fait que ces histoires, aussi tragiques soient-elles, poussent enfin à l’action. Que ce soit par un renforcement des lois, une éducation accrue ou simplement par une prise de conscience collective,

il est temps de mettre fin à ce cycle infernal. Mais en attendant, l’autoroute 50,et les routes du monde entier, continuent d’être le théâtre d’un drame humain qui semble ne jamais finir.