Arber Xhekaj répond à Martin St-Louis: une vidéo fait surface

Arber Xhekaj répond à Martin St-Louis: une vidéo fait surface

Par David Garel le 2025-09-15

Dans le grand théâtre du Canadien de Montréal, il y a ce que l’on dit devant les caméras… et ce qui se passe réellement derrière la porte du vestiaire.

Et s’il y a un joueur qui incarne cette réalité avec violence, c’est bien Arber Xhekaj, alias le Shérif.

Depuis plusieurs mois, une tension à peine voilée couve entre lui et l'entraîneur-chef Martin St-Louis. Et malgré les déclarations publiques, tout le monde voit clair dans le jeu.

« Arber sait que je l’aime »

Devant les caméras de RDS, Martin St-Louis a tenté de faire son mea culpa. Invité au 5 à 7 avec son ancien coéquipier André Roy, il a plaidé la bonne foi. Il a insisté sur le fait que Xhekaj « sait qu’il est apprécié » et qu’il souhaite simplement l’aider à se développer.

« Arber, il sait que je l'aime. C'est sûr que la perception peut parfois brouiller quelques affaires. C'est un jeune défenseur. Jouer à la défense dans la Ligue nationale, c'est l'une des positions les plus difficiles, surtout quand tu es jeune avec l'anticipation et tout. »

Jusque-là, tout va bien.

Mais dans la même entrevue, St-Louis a laissé glisser un commentaire qui en disait long sur la patience limitée qu’il accorde à son défenseur robuste :

« Je sais que son gros atout est d'être physique et je ne veux pas lui enlever ça. Mais parfois, si tu cherches seulement ça, tu vas te sortir du jeu. »

Et là, c’est toute l’ambiguïté qui refait surface.

On t’aime… mais change ta game.

Ce que St-Louis dit, au fond, c’est ceci : Arber, je t’apprécie… mais je veux que tu sois quelqu’un d’autre.

Car soyons honnêtes : si on enlève le jeu physique d’Arber Xhekaj, il devient un défenseur comme les autres. Or, c’est justement sa robustesse, son impact émotionnel, sa capacité à jeter les gants, qui ont fait de lui un favori de la foule.

Mais voilà que l'organisation lui demande de freiner son identité, de choisir ses moments, de devenir un défenseur plus “rationnel”.

« Ça ne veut pas dire que tu auras une opportunité d'être physique lors de chaque présence. Parfois, si tu cherches seulement ça, tu vas te sortir du jeu. Mais ensuite, sur une autre séquence, tu vas peut-être avoir trois occasions. »

St-Louis termine avec une phrase qui se veut rassurante, mais qui sonne davantage comme un désir de contrôle absolu :

« Je préfère qu'il soit agressif. C'est plus facile retenir un gars que de lui dire que j'aimerais qu'il soit plus agressif. »

Et pourtant… Xhekaj n’a cessé d’être mis de côté l’an dernier à la moindre erreur. À chaque “overhit”. À chaque pénalité inutile. À chaque moment d’impulsivité.

Facile de défendre un joueur devant les caméras.

Le problème, ce n’est pas que Martin St-Louis n’aime pas Xhekaj. C’est qu’il ne lui fait pas confiance. Et ça, c’est visible dans ses décisions, pas dans ses déclarations.

L’an dernier, il l’a laissé de côté plusieurs fois, même en séries éliminatoires. Il ne lui a jamais donné de vrai filet de sécurité.

Alors oui, c’est bien beau de dire à RDS que “le Shérif est apprécié”, mais dans la réalité de la LNH, c’est le temps de glace qui parle. Et Xhekaj l’a bien vu.

Et là où les choses deviennent vraiment intéressantes, c’est quand on regarde au-delà de la glace. Car une autre dimension irrite profondément Martin St-Louis : les activités marketing de Xhekaj.

Depuis son entrée dans la LNH, Xhekaj s’est rapidement imposé comme un joueur à l’image forte. Il a signé des ententes commerciales, notamment avec La Belle et la Bœuf, pour qui il a tourné plusieurs publicités. On l’a vu promouvoir ses burgers, se prêter au jeu des vidéos virales… bref, agir comme une vedette publique.

Et selon plusieurs sources dans l’entourage du CH, Martin St-Louis n’a jamais digéré ça.

En coulisses, il aurait mis une pression importante pour que Xhekaj ralentisse ses projets hors-glace, jugeant qu’ils détournaient son attention du hockey. Le message était clair : si tu veux être pris au sérieux comme défenseur régulier, agis comme un professionnel… et garde ton image pour plus tard.

Mais Xhekaj n’écoute pas

Manque de chance pour St-Louis : la  nouvellevidéo promotionnelle de La Belle et la Bœuf a fait surface cette semaine, prouvant que Xhekaj ne compte pas abandonner son branding. Au contraire. Il en rajoute.

@axhekaj72 Arber for Belle et La Boeuf #arberxhekaj #nhl #montrealcanadiens #fyppppppppppppppppppppppp #gohabsgo ♬ original sound - axhekaj72

C’est un acte de rébellion. Un message clair. Je vais continuer d’être qui je suis.

Et c’est là qu’on atteint un point de rupture.

St-Louis tente de formater Xhekaj. De le rendre plus sobre. Plus stratégique. Moins spectaculaire.

Mais Xhekaj, lui, refuse de renoncer à son identité.

Il veut se battre. Il veut frapper. Il veut s’impliquer médiatiquement. Il veut être le shérif de la ville, pas l'agneau tout doux de St-Louis. 

Et c’est précisément pour ça qu’il est menacé.

St-Louis a affirmé que le surnom le Shérif avait été inventé par les médias. Une tentative maladroite de minimiser l’importance du personnage.

Mais tout le monde sait que même dans le vestiaire, les joueurs l’appellent le Shérif. C’est plus qu’un surnom. C’est une aura. Une réputation. Une marque.

Alors pourquoi cette tentative de désamorçage?

Parce que St-Louis veut reprendre le contrôle narratif. Il veut faire passer Xhekaj de vedette virale à soldat silencieux. Et ça ne fonctionne pas.

Il y a trop de tensions, trop d’oppositions, trop d’ambiguïtés. D’un côté, St-Louis dit qu’il aime son joueur. De l’autre, il le met dans la neige dès qu’il en a l’occasion.

La ligne bleue est congestionnée. Et Xhekaj se retrouve dans une guerre qu’il ne peut pas gagner. Pas avec son style. Pas avec son branding. Pas avec son identité.

Il y a quelque chose de profondément hypocrite à voir Martin St-Louis vanter les qualités de Xhekaj à RDS… pendant que son propre système le pousse lentement vers la sortie.

Le message est clair : on veut bien t’aimer, mais à nos conditions.

Et Xhekaj, lui, n’est pas du genre à se plier.

La prochaine vidéo virale de La Belle et la Bœuf pourrait bien devenir le symbole silencieux de sa rupture avec l’organisation.

Parce qu’à Montréal, les guerres les plus violentes ne se mènent pas toujours sur la glace.