Triste soirée sur la galerie de presse: le destin d'Arber Xhekaj chavire

Triste soirée sur la galerie de presse: le destin d'Arber Xhekaj chavire

Par David Garel le 2025-10-17

C’est désormais clair comme de l’eau de roche : le pire scénario possible pour Arber Xhekaj vient de se réaliser. Tandis qu’il réchauffait le banc des gradins au Centre Bell, son remplaçant, Jayden Struble, a volé la vedette.

Tout ce que Martin St-Louis attendait depuis des mois s’est produit sous ses yeux : la confirmation, froide et chiffrée, que Struble est tout simplement un meilleur défenseur de la Ligue nationale. Un défenseur moderne, calme, fiable, sans distraction. Un joueur à son image.

Selon le site Natural Stat Trick, Struble a été le seul défenseur du Canadien à ne concéder aucune chance de marquer de qualité à l’adversaire. Zéro.

En d’autres mots, pendant que la défense du CH pliait par moments sous la pression des Predators, Struble, lui, demeurait de marbre. Aucune panique, aucune mauvaise relance, aucun jeu précipité.

Sa lecture du jeu, sa mobilité latérale et sa gestion du risque ont été impeccables. Il a été, tout simplement, le joueur le plus rassurant du groupe. Et pour St-Louis, qui ne jure que par la constance et la structure, c’est un rêve devenu réalité.

Après le match, Struble est resté égal à lui-même : calme, lucide, sans triomphalisme.

« Je ne ressens pas la pression de devoir être parfait à chaque présence, mais je dois donner tout ce que j’ai. Je dois jouer avec urgence. Je dois bouger mes pieds et être capable de jouer contre les meilleurs joueurs de l’autre équipe. J’y pense : tu ne veux pas échouer, mais tu dois aussi penser à jouer la tête libre. »

Ces mots résument parfaitement pourquoi St-Louis l’adore : l’humilité, la rigueur, l’équilibre mental.

Hier, il a commencé le match aux côtés d’Alexandre Carrier, avant que St-Louis, fidèle à son instinct de brasseur de salade comme dirait Michel Therrien, ne le jumelle à Lane Hutson au fil du match.

Et là, la magie a opéré. Ce duo-là, que l’entraîneur avait déjà expérimenté la saison dernière, s’est naturellement reformé. Hutson apportait le flair, Struble assurait la stabilité.

Ensemble, ils ont symbolisé le hockey moderne selon Martin St-Louis : un mélange de créativité contrôlée et de confiance maîtrisée. Struble a terminé la rencontre avec à peine treize minutes de jeu, mais elles ont suffi à tout dire.

Parce que les chiffres, eux, ne mentent pas. Les shifts ne mentent pas. Et hier soir, la vérité s’est imposée : Jayden Struble est un vrai défenseur de la LNH. Pas une promesse, pas un projet. Un pilier en devenir.

Il aurait sa place dans le top 4 de la majorité des équipes de la ligue. Pendant que Xhekaj, puni pour ses erreurs de pee-wee, voyait sa crédibilité s’effondrer devant nos yeux, Struble, lui, gagnait du terrain, présence après présence, jusqu’à incarner ce que St-Louis réclame depuis son arrivée : la fiabilité.

C’est d’autant plus cruel pour Xhekaj que tout semble se retourner contre lui. Son passé médiatique, les burgers, la publicité du festival LASSO et toutes les activités marketing inutiles font encore grincer des dents à Brossard.

L’« affaire du déjeuner » fait référence à la photo publiée par la mère d’Arber et de Florian Xhekaj, Simona, au début du mois d’octobre.

Elle avait partagé sur Instagram (puis reprise sur X et TikTok par plusieurs comptes de fans du CH) le repas matinal que ses deux fils mangent après l’entraînement : deux assiettes débordantes avec œufs, foie, cœurs de poulet, bacon, fromage, saumon fumé, fruits et concombres.

Des internautes ont calculé, et certains médias l’ont confirmé ensuite, que ce petit-déjeuner dépassait 1 100 calories. La photo est devenue virale.

Ce qui a fait réagir, c’est que cette publication montrait la discipline extrême du clan Xhekaj, mais aussi leur façon très publique de partager leur quotidien, une chose que Martin St-Louis déteste, car il juge ce type d’exposition inutile et distrayante.

St-Louis, qui valorise la discrétion et la modestie, voit en Struble le contre-exemple parfait : un joueur sans bruit, sans slogan, sans marque personnelle. Le genre de profil qui ne lui fait jamais perdre le sommeil.

Et c’est bien là que se joue le drame entre les deux hommes. Car ce n’est plus seulement une question de performance, c’est une question d’identité. Martin St-Louis et Arber Xhekaj ne respirent pas le même air.

Le coach est devenu sa bête noire à tous les niveaux, professionnel... et humain...

L’un prêche le contrôle, la constance, la sobriété ; l’autre déborde d’énergie, de spontanéité et d’instinct brut. Deux philosophies qui, au fil du temps, se sont écartées jusqu’à devenir incompatibles.

Struble, lui, coche toutes les cases du système : calme, intelligent, prévisible dans le bon sens du terme. Le joueur idéal pour incarner la vision du coach.

Alors que Montréal empilait une quatrième victoire de suite, St-Louis a retrouvé le sourire. Il n’avait plus besoin de justifier ses choix : Struble l’a fait pour lui. Le jeune défenseur a validé, sur la glace et dans les chiffres, tout ce que l’entraîneur prêche depuis deux ans. Et désormais, plus personne ne peut plaider pour un retour rapide du Shérif.

Parce que quand un joueur comme Struble entre dans la formation et domine aussi silencieusement, tu ne le sors plus. Tu bâtis autour de lui.

Et pour Arber Xhekaj, c’est un cauchemar sans fin : non seulement il a perdu sa place, mais il l’a perdue au profit du défenseur parfait de Martin St-Louis, celui qui lui renvoie, soir après soir, l’image de tout ce qu’il aurait pu devenir s’il avait accepté de se taire et d’écouter.

En attendant, il est mieux d'entraîner...son derrière. Car il va continuer de réchauffer le banc de la galerie de presse...

Car Marty "la bête noire" veut le voir partout, sauf sur la glace.