Transaction Montréal-Utah: André Tourigny vise Martin St-Louis

Transaction Montréal-Utah: André Tourigny vise Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-11-07

Le dossier Arber Xhekaj vient de prendre une tournure inattendue... et explosive.

Alors qu’on croyait le calme revenu autour du défenseur du Canadien de Montréal, André Tourigny, entraîneur-chef du Mammoth de l’Utah, a allumé une mèche longue comme la route entre Brossard et Salt Lake City.

Sur les ondes du 98,5 FM la saison dernière, le Québécois a lancé une phrase qui résonne comme un message codé à la direction du CH :

« Je trouve qu’il y a de la robustesse en séries et je pense que ça fait partie du hockey. Ça fait partie de ce que les gens aiment. Quand ils rentrent Xhekaj dans la formation à Montréal, la ville vire de bout en bout. »

Ces propos reviennent hanter Martin St-Louis. Car tout le monde sait que Tourigny visait le coach du CH.

Ce n’est pas un simple détail. Ce n’est pas un simple compliment envers un jeune défenseur combatif. C’est un appel à peine voilé. Une façon de dire : s’il n’a plus sa place chez vous, il aura la sienne chez nous.

Tourigny sait pertinemment que l’utilisation d’Arber Xhekaj est devenue un sujet tabou à Montréal, et il joue avec cette corde sensible. En glorifiant la robustesse et en soulignant à quel point la ville s’enflamme dès que Xhekaj joue, il envoie un message cinglant : si le Canadien ne veut pas de lui, moi, je le prends.

Tourigny ne parle pas comme un analyste ou un observateur neutre : il parle comme un entraîneur qui a une idée claire du joueur qu’il veut dans son équipe.

Et surtout, il parle comme un homme qui ne comprend pas pourquoi, à Montréal, on tente de transformer un joueur au lieu de le laisser être ce qu’il est. Là où St-Louis exige des défenseurs plus disciplinés, plus “propres”, Tourigny revendique le droit à l’instinct, à la flamme, à l’émotion.

Et il l’a confirmé lui-même dans une autre entrevue :

« C’est difficile de demander à des joueurs comme Xhekaj d’être disciplinés, de ne pas prendre de punitions, mais d’amener de l’émotion, de déranger l’adversaire, de finir les mises en échec. Mais ne pas prendre de punitions à un moment donné, ça ne fait pas trop de sens ! »

Encore une fois, impossible de ne pas y voir une critique évidente de la philosophie de St-Louis. Tourigny décrit exactement ce que vit Xhekaj : un joueur qu’on maltraite, qu’on dénature, qu’on force à être “sage” alors que sa valeur vient précisément de sa capacité à déranger, à provoquer, à changer le ton d’un match.

24 heures avant l'affrontement entre les deux équipes au Centre Bell demain soir, il y a de quoi créer des remous.

Le Mammoth de l’Utah, qui affrontera le Canadien samedi, affiche un profil qui crie pour un joueur comme Xhekaj. L’équipe d’André Tourigny joue un hockey rapide, dynamique et intelligent, mais manque cruellement de muscle.

Avec un taux de 17,7 mises en échec par 60 minutes, le Mammoth se classe 30e de la LNH, tout juste devant des clubs comme les Coyotes et les Sharks. La seule vraie présence physique de l’équipe est Brandon Tanev, et même lui ne peut pas tout faire à 33 ans.

Tourigny a toujours cru à l’importance de la robustesse dans le hockey moderne. L’an dernier déjà, il affirmait :

« La robustesse, ça fait partie de l’identité d’une équipe. Ce n’est pas juste pour frapper, c’est pour imposer ton style, inspirer tes coéquipiers et envoyer un message. »

Or, ce profil, c’est exactement celui d’Arber Xhekaj. Et il ne faut pas oublier que Tourigny a toujours eu un faible pour lui. Il en a toujours parlé avec des étoiles dans les yeux: un joueur qui allie énergie, instinct et présence physique... tout ce dont a besoin l'Utah.

Le match de samedi opposera deux équipes en miroir : deux jeunes formations ambitieuses, construites sur la patience et le développement.

Mais cette rencontre aura aussi un arrière-goût de vitrine de transactions.

Car deux joueurs du Canadien sont activement suivis par l’Utah : Arber Xhekaj… et Samuel Montembeault.

Le Mammoth cherche un gardien, et les chiffres sont clairs : Karel Vejmelka (.894) et Vitek Vanecek (.885) ne livrent pas la marchandise.

À Montréal, Montembeault n’est plus un numéro un incontestable. Son rendement inégal, combiné à la montée de Jakub Dobeš et Jacob Fowler, le place directement sur la liste des joueurs disponibles sur le marché des transactions.

Bref, samedi soir, plusieurs recruteurs prendront des notes.

Tourigny envoie un message direct à Kent Hughes

Quand André Tourigny parle, il sait ce qu’il fait.

Son commentaire sur la popularité de Xhekaj à Montréal, ce n’est pas du hasard : c’est une flèche assumée à Martin St-Louis et à Kent Hughes.

Dans le fond, il dit : vous avez un joueur qui soulève votre foule, qui donne une identité à votre club, et vous le laissez pourrir dans les gradins.

À Montréal, la fracture entre St-Louis et Xhekaj semble irréversible.

Le défenseur a encore joué moins de 11 minutes contre Philadelphie, et il a été responsable du but égalisateur après une couverture bâclée.

Depuis, St-Louis le protège du bout des lèvres en conférence de presse, parlant de « petits ajustements », mais tout le monde comprend : la confiance est brisée.

À l’extérieur, sa valeur monte

Et c’est là tout le paradoxe.

Pendant que Montréal le sous-utilise, la moitié de la LNH rêve de mettre la main sur lui.

Chicago aimerait l’ajouter pour protéger Connor Bedard et Frank Nazar.

Philadelphie, dirigée par Daniel Brière, veut remplacer Nicolas Deslauriers par un joueur plus jeune, plus mobile, mais tout aussi menaçant.

Long Island, sous Patrick Roy, cherche un défenseur de caractère pour encadrer Matthew Schaefer, après le coup vicieux de Nikita Zadorov.

Et maintenant, l’Utah est en feu au classement, mais veut protéger ses prodiges et ses vedette Logan Cooley, Dylan Guenther, JJ Peterka, Clayton Keller, Barrett Hayton et Nick Schmaltz, voit en Arber Xhekaj le visage parfait pour séduire un nouveau marché et encadrer cette génération de talents offensifs appelée à dominer la franchise pour la prochaine décennie.

Partout ailleurs, son intensité est perçue comme une richesse. À Montréal, comme un boulet.

Il faut bien le comprendre : Tourigny ne fait pas que lancer des fleurs.

Il ouvre un dossier. Il fait savoir qu’il veut ce joueur. Et il met la pression sur Kent Hughes pour écouter les offres.

En déclarant publiquement qu’il adore la robustesse de Xhekaj et que Montréal s’enflamme quand il joue, Tourigny remet le débat sur la place publique.

Il expose ce que beaucoup de partisans pensent : Martin St-Louis étouffe l’instinct de ses joueurs.

Et comme par hasard, Tourigny représente exactement le genre d’entraîneur que Xhekaj rêve d’avoir : un coach franc, qui valorise la passion, qui laisse ses gars jouer avec intensité sans les punir pour chaque pénalité émotive.

Pendant ce temps, le Canadien continue de rabaisser Xhekaj, l’empêchant d’être ce qu’il est vraiment.

Pas pour rien que le Mammoth de l’Utah, dirigé par un coach québécois respecté, lui fait les yeux doux.

Tourigny a compris... ce que Martin St-Louis ne comprendra jamais...