Signature d’un homme fort surnommé le « fou furieux » : Arber Xhekaj est averti

Signature d’un homme fort surnommé le « fou furieux » : Arber Xhekaj est averti

Par David Garel le 2025-11-19

Pauvre Arber Xhekaj. L'organisation du Canadien de Montréal lui envoie un message cinglant, digne d'un uppercut au menton.

Le message est violent et impossible à ignorer.

En signant Sean Gulka, un dur à cuire de 6 pieds 3 pouces et 205 livres, un joueur de la ECHL surnommé "le fou furieux" dont la carte d’affaires est d'arranger le portrait de ses adversaires, tout en criant de joie et en grimaçant, on dit au Shérif qu'il doit retrouver son "swag" le plus rapidement possible. 

Après chaque combat, ce "fou furieux" va toujours crier des bêtises au banc adverse en tirant la langue. C'est sa marque de commerce: 

Ce n’est pas un hasard si Gulka débarque à Trois-Rivières au moment même où Xhekaj traverse la pire crise de confiance de sa jeune carrière, incapable de gagner un seul combat cette saison, hésitant au centre de la glace, jouant avec la peur au ventre, et surtout incapable de jouer plus de dix minutes par match, ce qui est pour un défenseur physique censé imposer le respect, une humiliation publique.

Depuis un an, Xhekaj incarne une version triste de lui-même, loin du justicier explosif qui avait enflammé le Centre Bell à ses débuts en jetant les gants sans réfléchir, frappant le premier, mettant au sol des vétérans établis et annonçant haut et fort que Montréal n’allait plus se faire intimider.

Aujourd’hui, ce même Xhekaj hésite avant chaque combat, recule, ajuste son casque, regarde ses mains, semble calculer la probabilité de se faire étendre plutôt que d’assumer son rôle instinctivement.

Ses combats contre Tanner Jeannot, Nicolas Deslauriers, Ilya Lyubushkin et Sam Carrick se sont tous soldés par des défaites ou des séquences embarrassantes, ce qui a profondément entaché sa réputation auprès des adversaires.

Dans la LNH, l’aura compte autant que la force. Quand l’aura disparaît, les coups cessent de faire peur. Et quand tu n’effraies plus personne, tu deviens remplaçable.

Ce qui rend la situation encore plus humiliante pour Xhekaj, c’est que même ses supporters médiatiques, autrefois unanimes à le protéger, se retournent maintenant contre lui.

À TVA Sports, on a laissé entendre qu’il devrait changer d’entraîneur de combat; à Cogeco, on a souligné sa perte de confiance physique; et sur les réseaux sociaux, plusieurs partisans avancent ouvertement qu’il devrait faire un séjour dans les gradins pour retrouver ses repères.

Xhekaj est passé du statut de phénomène à celui de problème, et quand un dur à cuire n’est plus dur, il ne reste que son manque d’exécution défensive pour se faire juger.

Et c’est là que les choses deviennent encore plus compliquées, parce que Xhekaj ne joue pas 20 minutes par match, ne joue pas sur l’infériorité numérique, ne joue pas sur la première paire, ne bloque pas les deux contre un; il est un défenseur de troisième paire, utilisé comme un joueur nuisible, surveillé à la seconde, le premier à être puni au moindre revirement.

Quand tu ne produis pas offensivement, que tu n’es pas fiable défensivement, et que tu ne peux plus protéger personne physiquement, tu deviens un joueur dont la valeur s’évapore très vite.

Et c’est exactement là que la signature de Sean Gulka devient un message violent. Gulka ne débarque pas pour prendre la place de Xhekaj. Il ne sera pas rappelé à Montréal, ni à Laval demain matin, ni jamais au grand jamais.

Mais il symbolise quelque chose de beaucoup plus profond : la réinstallation d’une culture de robustesse dans toute l’organisation.

Quand tu signes un bagarreur surnommé le "fou furieux" à Trois-Rivières, alors que tu viens de perdre Vincent Arseneau chez le Rocket de Laval, alors que Xhekaj est en panne, alors que Struble devient soudainement un défenseur fiable et courageux, tu dis à tout ton système de développement que la tolérance envers les joueurs qui reculent est maintenant inexistante.

Que les jeunes, peu importe le niveau, doivent apprendre à se battre, à protéger les leurs, à jouer avec fierté.

Ce n’est pas un hasard si cette signature survient pendant que Xhekaj se fait corriger. Ce n’est pas un hasard si elle survient alors que Struble gagne le respect de la ligue en affrontant des monstres de 6 pieds 7 comme Nikita Zadorov.

Le Canadien n’a rien dit officiellement, mais la signature dit tout : si Xhekaj veut rester dans cette équipe, il doit redevenir ce qu’il était. Il doit recommencer à frapper, à intimider, à dicter le tempo. Il doit redevenir le shérif, sinon quelqu’un d’autre prendra le badge.

Le plus triste dans tout ça, c’est que Gulka ne jouera jamais un match dans la LNH. Mais il est un avertissement et surtout un miroir tendu à Xhekaj.

Le message est simple : ton rôle n’est pas garanti, ton statut n’est pas éternel, tu n’as plus le luxe de réfléchir avant de jeter les gants. S’il ne se réveille pas maintenant, il sera échangé, oublié et remplacé par un plus dur que lui, car le CH finira pas obtenir un vrai "goon" dans la LNH.

Et cette fois, ce ne sera la faute de personne d’autre que lui.