Martin St-Louis est un compétiteur dans l'âme, que ce soit sur la glace en tant que joueur ou sur le banc en tant qu'entraîneur.
Tout au long de sa carrière, il a toujours gardé la mentalité de celui qui devait constamment prouver sa valeur, ne prenant jamais sa place pour acquise, même quand il était une supervedette.
C'était cette éthique de travail acharné qui l'a propulsé vers les sommets du hockey, et c'était ce même état d'esprit qu'il espére voir chez ses joueurs.
Lorsqu'il a accepté le rôle de coach pour le Canadien de Montréal, St-Louis avait des attentes élevées envers chacun de ses joueurs, y compris Arber Xhekaj.
Cependant, il est clair qu'il a été irrité par la popularité instantanée dont jouissait le jeune défenseur en début de saison.
Il avait observé avec une certaine amertume comment Xhekaj semblait attirer toute l'attention des médias et des fans, comme s'il était au-dessus de l'équipe.
St-Louis refuse catégoriquement l'idée qu'un seul joueur puisse se placer au-dessus de l'équipe. Pour lui, la réussite d'une équipe repose sur l'unité et la solidarité de ses membres, et il était déterminé à ne pas permettre que l'ego démesuré de Xhekaj perturbe cet équilibre.
Cela s'était manifesté de différentes manières. Lorsque Xhekaj avait invité St-Louis au lancement de son burger pour les restaurants "La Chambre", le coach ne s'était jamais présenté.
C'était un geste délibéré, une façon pour St-Louis de faire comprendre à Xhekaj qu'il ne tolérait pas ce genre de comportement centré sur soi.
Peu de temps après cet incident, Xhekaj avait été envoyé à Laval, une décision qui avait fait couler beaucoup d'encre dans les médias sportifs.
Certains avaient spéculé sur les raisons de cette punition, mais pour St-Louis, c'était clair : il ne pouvait pas tolérer un joueur qui mettait son propre intérêt avant celui de l'équipe.
Ainsi, même si cela avait pu sembler une punition sévère pour certains, pour St-Louis, c'était simplement une façon de réaffirmer les valeurs d'équipe qu'il avait toujours défendues, peu importe le nom sur le chandail ou la popularité sur les réseaux sociaux.
Certains partisans fâchés affirment que St-Louis pourrait être jaloux de la popularité de Xhekaj. Après tout, le jeune défenseur est rapidement devenu la coquleuche de toute une ville.
Et encore aujourd'hui, malgré des performances encouragantes, St-Louis ne peut même pas trouver en lui-même la capacité de lui adresser ne serait-ce qu'un simple encouragement ou un compliment.
Peut-être que c'est une rivalité sourde qui s'est installée entre les deux hommes, une rivalité qui n'est pas entièrement consciente mais qui se manifeste à travers chaque interaction.
Chaque fois que Xhekaj réalisait une belle action sur la glace, St-Louis reste étrangement silencieux. Mais au fond, peut-être que St-Louis n'arrive tout simplement pas à exprimer son admiration pour Xhekaj.
Peut-être que c'est une sorte de respect qu'il garde pour lui, une façon de reconnaître son talent sans avoir à le vocaliser. Peut-être que dans le fond, St-Louis croit en Xhekaj, mais il ne croit pas à toute cette mascarade populaire autour de lui.
Refuser l'invitation de Xhekaj pour le lancement de son burger voulait tout dire. St-Louis ne veut rien savoir de Xhekaj "la vedette"..