Arber Xhekaj à Pittsburgh: le scénario rêvé pour le shérif

Arber Xhekaj à Pittsburgh: le scénario rêvé pour le shérif

Par David Garel le 2025-12-26

Sur le marché des transactions, il y a parfois des profils qui reviennent sans cesse, peu importe la direction que prennent les rumeurs.

Des joueurs qui circulent, qui intriguent, qui cocheraient plusieurs cases dans plusieurs villes. En ce moment, à Montréal, ce nom-là, c’est Arber Xhekaj.

Et ce n’est pas un hasard.

À Pittsburgh, la réflexion est rendue à un point très précis. Kyle Dubas ne cherche plus à "patcher" le présent. Il prépare l’après.

Et dans cette reconstruction assumée, il y a une lacune flagrante : la robustesse défensive. Pas seulement un défenseur fiable. Un défenseur intimidant, capable de protéger un noyau de jeunes qui s’en vient et qui, sans filet de sécurité, risque de se faire broyer par la ligue.

Il manque de muscle, de caractère, de présence physique. On parle beaucoup de talent chez leurs jeunes "stud", mais très peu de chiens de garde. Et quand Dubas parle, en coulisses, de ce qui manque à son organisation, le mot qui revient est toujours le même : protection.

Protection pour Benjamin Kindel, Rutger McGroarty, Harrison Brunicke, Ville Koivunen, Will Horcoff, Sergei Murashov (Xhekaj est un maître dans l'art de nettoyer le filet) et surtout, protection pour les futurs prodiges qui seront repêchés avec les Penguins qui se dirigent tout droit vers la cave.

Protection pour une jeunesse qui va apprendre à perdre avant d’apprendre à gagner.

Et c’est là que Xhekaj devient une évidence.

Pas comme quart-arrière. Pas comme producteur de points. Mais comme fondation culturelle. Un défenseur qui impose le respect dès l’échauffement. Qui empêche les jeunes de se faire cibler. Qui envoie le message que Pittsburgh ne sera pas un terrain de jeu pendant sa reconstruction.

Dans une organisation qui s’apprête à tourner la page sur l’ère Crosby, ce genre de joueur est inestimable. Pas pour gagner aujourd’hui. Pour survivre demain.

Ce qui rend le dossier encore plus fascinant, c’est que Pittsburgh est loin d’être seule dans cette course. Le nom de Xhekaj circule beaucoup dans la ligue.

À St. Louis, par exemple, il est extrêmement apprécié. Là-bas, on adore ce type de défenseur old school, capable de jouer simple, dur, et d’imposer un tempo physique.

Et on connaît le lien particulier entre Martin St-Louis et Xhekaj... un lien brisé dans tous les sens du terme.

Mais Montréal, lui, n’est plus dans une phase où il doit sacrifier ses pièces par panique. Kent Hughes sait que Xhekaj a de la valeur, pas seulement sportive, mais un pouvoir de popularité et de marketing immense.

S’il sacrifie le shérif dans un "package deal", il faudra que le retour en valent la peine pour calmer la grogne populaire.

Disons que s'il fait partie de la transaction envoyant Sidney Crosby à Montréal, le Québec oubiera vite son shérif chouchou.

Arber Xhekaj ne sera jamais la pièce centrale d’un échange pour la légende des Penguins. On parle d'un un throw-in de luxe. Si le Canadiens de Montréal veut réellement s’asseoir avec les Penguins de Pittsburgh, l’offre crédible commence avec Owen Beck comme pièce “two-way”, un centre jeune, NHL-ready, structurant pour une reconstruction, et au minimum un choix de première ronde, probablement deux si Pittsburgh accepte d’absorber le choc symbolique de laisser partir Crosby. (2026 et 2027)

Et c’est exactement la même logique à St. Louis: pour un Brayden Schenn ou un Jordan Kyrou, Xhekaj serait apprécié, valorisé, aimé… mais jamais suffisant.

Il accompagne l’offre, il ne la définit pas. La vraie question, ce n’est donc pas si xhekaj peut être inclus, mais combien de premiers choix et quel jeune centre Montréal est prêt à mettre sur la table sans toucher à ses intouchables. (Hage, Reinbacher Zharovsky).

Mais Xhekaj est le complément parfait pour rendre une offre plus séduisante.

Quand plusieurs équipes regardent le même joueur pour les mêmes raisons, ce n’est jamais un simple détail.

Arber Xhekaj ne sera peut-être pas échangé demain matin.

Mais il est, sans aucun doute, au cœur des discussions qui façonnent la prochaine grande vague de transactions dans la LNH.

Et à Pittsburgh, dans une reconstruction qui cherche désespérément une colonne vertébrale physique, son nom ne fait pas que circuler.

Il résonne.

Une transaction l'envoyant au Penguins serait une bénédiction pour lui.

Ce qui fait de Pittsburgh le scénario rêvé pour Arber Xhekaj, ce n’est pas seulement le contexte hockey, c’est surtout la rupture totale avec ce qu’il vit présentement sous Martin St-Louis.

À Montréal, Xhekaj est devenu un symbole encombrant, un joueur qu’on corrige plus qu’on n’utilise, qu’on moralise plus qu’on canalise, un défenseur qu’on a dépouillé de son rôle identitaire au nom d’un cadre théorique qui ne lui correspond pas.

À Pittsburgh, ce conflit n’existerait pas. On ne lui demanderait pas d’oublier ce qu’il est, on lui demanderait précisément d'être le plus violent et protecteur possible.

Pour un joueur brisé par une relation d’autorité devenue toxique, changer de ville ne serait pas une fuite, mais une libération.

Pittsburgh n’est pas qu’une destination logique pour Arber Xhekaj. C’est une renaissance possible.