Si Geneviève Guilbault avait une once de lucidité, elle décrocherait son téléphone et composerait immédiatement le numéro de Martin St-Louis.
Pourquoi? Parce que l’entraîneur-chef du Canadien de Montréal a vécu l’une des plus grosses tempêtes médiatiques du sport québécois… et il est toujours debout, à trois points des séries éliminatoires.
Pendant que la ministre des Transports sombre sous les appels à la démission et se fait accuser d’avoir menti à la population québécoise sur l’ampleur du fiasco SAAQclic, Martin St-Louis, lui, a toujours été fidèle à lui-même.
Il n’a jamais trahi sa ligne de conduite, il n’a jamais tenté de détourner l’attention, et surtout, il n’a jamais menti à son vestiaire, ni aux partisans.
La comparaison entre ces deux figures publiques québécoises est cruelle, mais nécessaire. D’un côté, un leader qui se bat pour sauver son poste avec transparence et résilience.
De l’autre, une politicienne qui se débat dans un fiasco de contradictions et de non-dits.
Quand le CH traversait une période noire et que tout le monde réclamait la tête de St-Louis, qu’a-t-il fait?
Il n’a pas esquivé les questions.
Il n’a pas accusé d’autres personnes de ses propres erreurs.
Il a assumé ses décisions, sans jamais se cacher derrière des excuses.
Geneviève Guilbault, elle, a tout fait de travers.
Face au fiasco de SAAQclic, elle a d’abord minimisé la gravité de la situation. Puis, elle a tenté de rejeter la faute sur la SAAQ, sur les gestionnaires, sur la complexité du projet informatique… bref, sur tout le monde sauf elle-même.
Pire encore : des documents internes ont prouvé que Guilbault et son entourage savaient très bien que le projet était voué à l’échec avant même son lancement. Mais plutôt que de sonner l’alarme, elle a laissé la catastrophe se produire.
On ne gère pas une crise en niant la réalité. On la gère en l’affrontant de front, avec honnêteté et intégrité.
Martin St-Louis a survécu à la tempête. Geneviève Guilbault ne survivra pas.
À Montréal, Martin St-Louis était sur un siège éjectable. Les critiques pleuvaient de partout :
Son équipe n’avait pas de structure. Les défaites s’accumulaient. Certains joueurs ne progressaient pas sous sa direction.
La pression était immense, mais St-Louis a tenu bon. Il a compris que la seule façon de regagner le respect, c’était de laisser parler ses résultats.
Et aujourd’hui, le CH est à trois points des séries. Il n’a jamais dévié de sa ligne de conduite. Il a répondu aux critiques avec des victoires.
Geneviève Guilbault, elle, ne peut pas compter sur ses résultats pour se défendre.
Elle a menti. Elle a laissé un projet sombrer sans intervenir. Elle a perdu toute crédibilité auprès de la population. Personne ne croit plus en elle.
Et contrairement à St-Louis, elle ne peut pas espérer une série de victoires pour redorer son image. À ce stade, le sort de Geneviève Guilbault est déjà scellé.
L’opposition réclame une enquête publique sur le scandale SAAQclic. Le gouvernement de François Legault se distancie d’elle. Et surtout, l’opinion publique a déjà jugé.
Quand un politicien perd la confiance du peuple, il n’y a aucun retour possible.
Si Martin St-Louis a réussi à survivre à la tempête, c’est parce que ses joueurs ont continué à croire en lui. Guilbault, elle, n’a plus aucun appui.
La seule question qui reste, c’est : quand Guilbault sera-t-elle congédiée (ou forcée de démissionner)? Parce qu’une chose est certaine : elle ne finira pas son mandat.
Martin St-Louis, lui, pourrait bien finir sa saison avec une place en séries.
Et c’est bien là toute la différence entre un vrai leader et une politicienne dépassée par les événements.
Souvenez-vous de Jean-Charles Lajoie, ce journaliste qui n’a jamais peur d’aller au front avec des déclarations fracassantes.
En novembre dernier, alors que le Canadien enchaînait les contre-performances, il a prévu en ondes la démission imminente de Martin St-Louis.
Il disait que St-Louis n’avait plus la flamme. Que le banc l’éteignait. Qu’il n’était pas fait pour la pression de Montréal.
Et il n’était pas le seul. Les médias commençaient à réclamer son congédiement. Des discussions sérieuses avaient même lieu sur la pertinence de le remplacer par Pascal Vincent, qui fait des merveilles à Laval.
L’étau se resserrait. Le feu était à sa porte.
Mais Martin St-Louis n’a jamais plié.
Il a fait face à la tempête, les yeux dans les yeux. Il n’a jamais menti. Il aurait pu blâmer ses joueurs. Il aurait pu dire que les blessures avaient ruiné ses plans. Il aurait pu inventer des excuses.
Mais il ne l’a pas fait.
Au lieu de ça, il a redoublé d’efforts. Il a trouvé des ajustements. Il a gardé le respect de son vestiaire.
Et aujourd’hui?
Le CH est à trois points des séries.
Martin St-Louis est dans la discussion pour le trophée Jack-Adams. La différence est frappante avec Geneviève Guilbault.
Elle a menti à la population. Elle a été prise la main dans le sac. Elle a tenté d’esquiver ses responsabilités.
Quand le scandale SAAQclic a éclaté, elle aurait pu faire comme St-Louis et assumer la réalité en pleine face.
Mais au lieu de cela, elle a noyé l’affaire dans des excuses absurdes. Elle a tenté de faire croire que personne ne savait que le projet allait être un désastre.
Faux.
Les documents sont clairs : elle était au courant. Mais elle a choisi de mentir. Et aujourd’hui, elle est en chute libre.
Les médias la démolissent. L’opposition réclame sa démission. Même François Legault commence à prendre ses distances.
Elle est condamnée.
Si Geneviève Guilbault veut comprendre pourquoi sa carrière politique est en train de s’effondrer, elle n’a qu’à regarder Martin St-Louis.
Il aurait pu prendre la fuite comme elle. Il aurait pu se cacher derrière des excuses comme elle. Il aurait pu mentir comme elle.
Mais il ne l’a jamais fait.
Et c’est pourquoi, aujourd’hui, St-Louis est toujours en poste… et Guilbault est sur le point de disparaître.
Dans la vie, il y a deux façons de gérer une crise :
1. Assumer ses erreurs, faire face aux critiques et trouver un moyen d’en sortir plus fort. (St-Louis)
2. Mentir, détourner l’attention et tenter de sauver sa peau jusqu’à ce que la vérité éclate. (Guilbault)
L’un est en train de réussir sa mission. L’autre est en train de perdre son poste.
Et c’est la preuve ultime que l’honnêteté finit toujours par triompher. Si on était Guibault, on serait déjà au téléphone pour tenter de parler au coach du CH.
Question de sortir ses pieds de l'eau chaude...