Kent Hughes pourrait bien regretter amèrement de ne pas avoir échangé Mike Matheson alors que sa valeur atteignait son sommet.
Le défenseur québécois, avec ses 96 points en 130 matchs depuis son arrivée à Montréal, s'est imposé comme un joueur clé pour le Canadien.
Cependant, malgré sa grande contribution, il est peu probable, voire impossible que Matheson soit encore là lorsque l'équipe sera véritablement prête à se battre pour la Coupe Stanley.
Le choix de ne pas l'échanger, malgré sa forte valeur sur le marché, soulève des questions. Matheson est un joueur de talent, mais au-delà de ses performances sur la glace, ce sont surtout son statut de Montréalais, sa capacité à s'exprimer en français, et sa réputation de "maudit bon gars" qui semblent le protéger d'une éventuelle transaction.
Le fait qu'il soit également un ancien client de Kent Hughes ajoute une dimension personnelle à cette situation. Il est clair que Hughes ne voit pas clair dans ce dossier tellement il aime Matheson comme l'un de ses fils.
Arpon Basu, dans une entrevue sur les ondes du 98,5 FM, a décrit Matheson comme un homme humble, avec "les deux pieds sur terre".
Selon Basu, si on le rencontrait dans la rue, on ne devinerait jamais qu'il est un athlète riche et célèbre. Ce profil discret, loin des projecteurs, le rend encore plus sympathique auprès des partisans et du management.
« C'est un Montréalais. C'est un fier Montréalais. Ça fait longtemps qu'on réclame quelqu'un à Montréal qui vient d'ici, qui a suivi le Canadien étant jeune, qui parle français ou qui est bilingue dans son cas.
C'est vraiment le gars idéal que le monde à Montréal cherche depuis longtemps. Un joueur... Peut-être pas une super vedette dans la ligue, mais un bon joueur, un joueur important dans l'équipe qui est capable de s'exprimer en français très bien et il le fait souvent parce qu'il connaît l'importance de ça à Montréal.
"Et il est généreux avec son temps.» (crédit: 98,5 FM)
Mais au-delà de son caractère et de son leadership, la réalité est que Matheson vieillit, et le timing de l'équipe pourrait ne pas s'aligner avec sa carrière.
Le fait qu'il soit adjoint au capitaine Nick Suzuki et qu'il joue un rôle important dans le développement des jeunes défenseurs comme Lane Hutson, Logan Mailloux et David Reinbacher ne devrait pas aveugler la direction du Canadien sur l'opportunité d'améliorer l'équipe à long terme.
Il est clair que les qualités humaines et le leadership de Matheson sont précieux, mais cela ne devrait pas empêcher Hughes de prendre des décisions difficiles.
En maintenant Matheson dans l'équipe pour des raisons sentimentales ou personnelles, Hughes va manquer l'opportunité de maximiser la valeur de son joueur, d'autant plus que le défenseur québécois approche de la fin de son contrat.
Si Matheson finit par quitter Montréal, que ce soit par une transaction ou à la fin de son contrat, il laissera certainement une marque durable dans la ville.
Malheureusement, il est légitime de se demander si Kent Hughes ne regrettera pas d'avoir manqué l'occasion de capitaliser sur la valeur actuelle de son défenseur pour préparer l'avenir du Canadien.
Surtout que Lane Hutson va le tasser les yeux fermés d'ici peu de temps.
Les raisons pour lesquelles Kent Hughes risque de regretter toute sa vie de ne pas avoir échangé Mike Matheson à son apogée sont nombreuses.
Premièrement, il faut comprendre que la LNH est une ligue où les fenêtres de succès sont courtes. Pour une équipe comme le Canadien, qui est encore en pleine reconstruction, chaque décision est cruciale pour bâtir une équipe capable de se battre pour la Coupe Stanley.
Actuellement, Matheson joue le meilleur hockey de sa carrière. Une moyenne de 0,74 point par match, ce qui le place au 16e rang parmi tous les défenseurs de la LNH.
C'est une performance impressionnante qui aurait pu attirer des offres alléchantes sur le marché des échanges.
Cependant, la réalité est que Matheson vieillit et ne correspond peut-être pas à la fenêtre temporelle de l'équipe pour gagner la Coupe Stanley. À 30 ans, il entre dans la phase descendante de sa carrière. Si le Canadien se retrouve prêt à rivaliser dans cinq ans, Matheson ne sera probablement plus au même niveau, voire même plus dans l'équipe.
D'autres défenseurs plus jeunes, comme Lane Hutson, Logan Mailloux et David Reinbacher vont déjà occuper des rôles de leadership dans la brigade défensive.
En choisissant de garder Matheson, Hughes a fait le pari risqué de maintenir un joueur dont l'impact pourrait diminuer à long terme et de bloquer la place à un jeune défenseur talentueux prêt pour la LNH.
L'une des raisons pour lesquelles cette décision pourrait hanter Hughes est précisément ce qu'il n'aura pas en retour.
Le marché des échanges dans la LNH est impitoyable : quand un joueur est à son meilleur, c'est le moment idéal pour en tirer le maximum en termes d'actifs.
Si Hughes avait décidé de se séparer de Matheson maintenant, il aurait pu obtenir un ou plusieurs jeunes espoirs, et un choix de premier tour, au minimum.
Ne pas capitaliser sur la valeur de Matheson maintenant pourrait coûter cher à l'équipe, surtout si celui-ci commence à décliner ou se blesse, rendant un éventuel échange impossible.
En tant qu'ancien client de Hughes, Matheson bénéficie probablement d'une certaine protection émotionnelle. Cette proximité embrouille le jugement de Hughes.
Le fait que Matheson soit un Montréalais, qu'il parle français et qu'il incarne des valeurs appréciées dans la métropole n'a fait qu'ajouter une pression supplémentaire.
Ces facteurs, bien qu'importants pour la communauté et les partisans, ne doivent pas masquer la réalité : Matheson ne sera plus à Montréal quand le CH va remporter la Coupe Stanley.
La jeune brigade défensive a besoin de temps et d'espace pour s'épanouir. Ces jeunes défenseurs représentent l'avenir de l'équipe, mais pour qu'ils atteignent leur plein potentiel, ils doivent jouer dans des situations clés.
Avec Matheson qui mange les minutes, ces jeunes risquent de stagner.
N'ayons pas peur des mots. Si Matheson n'était pas l'ancien client de Kent Hughes, il serait déjà transigé.