La rumeur se propage comme une traînée de poudre à New York. Les Rangers de New York sont en train d’accepter ce que tout le monde savait déjà : la fenêtre est fermée. Claquée. Écrasée sous le poids des décisions ratées de Chris Drury, du vieillissement prématuré de leur noyau, et de l’échec complet de leur tentative de bâtir à la fois pour aujourd’hui et pour demain.
Le club le plus glamour de la LNH, dans le plus grand marché du monde, est devenu ce qu’il craignait le plus : une "bubble team" surpayée, sans identité, et sans punch offensif. Et la prochaine étape est inévitable : la vente de feu.
Le nom d’Artemi Panarin circule déjà à Montréal. Et ce n’est pas un hasard. Jeff Gorton, l’homme derrière sa signature à New York, est aujourd’hui le président du Canadien.
Il connaît Panarin mieux que quiconque. Mais ce qu’il sait surtout, c’est que le Russe ne veut pas signer de prolongation. Il veut tester le marché des joueurs autonomes en juillet prochain.
Et chez les Rangers, on commence à se faire une raison : mieux vaut l’échanger maintenant que le perdre pour rien.
Panarin, même à 34 ans (le 30 octobre), reste un joueur d’élite. Mais avec son contrat actuel (11,643 M$ par an jusqu’en 2026), son prochain contrat sera impossible à absorber pour New York… et peut-être aussi pour Montréal, sauf si le CH libère un gros contrat ou que les Rangers retiennent une partie du salaire. Un scénario qui aurait été inimaginable il y a un an.
Mais le cas le plus gênant pour les Rangers, c’est Mika Zibanejad. Selon les informations de Frank Seravalli, les Rangers ont tout tenté pour s’en débarrasser : retenir du salaire, offrir un espoir en bonus, même accepter un mauvais contrat en retour.
Rien n’y fait. Personne n’en veut. À 32 ans, Zibanejad traîne un contrat de 8,5 M$ par saison jusqu’en 2030, avec une clause de non-échange complète. Et en ce moment, son rendement est celui d’un centre de troisième trio : 1 point en 6 matchs, différentiel de -3.
La situation est si désespérée que les Rangers auraient même envisagé de le racheter, une solution extrême qui laisserait une trace au plafond pour une décennie.
Et ce n’est pas comme si les équipes manquant de centres ne regardaient pas. Le Canadien de Montréal a été approché, mais a poliment décliné.
Même si Kent Hughes cherche un centre, la réponse a été cinglante : “non merci.” Montréal ne veut pas d’un contrat aussi risqué, surtout pour un joueur en chute libre.
La rumeur d’un échange contre Logan Mailloux a circulé. Les Rangers ont poussé fort, mais le CH ne voulait rien savoir et a finalement (heureusement) préféré envoyer Mailloux à Saint-Louis dans le deal Bolduc.
Dieu soit loué. Car Zibanejad, ce n’est pas un joueur “toxique”, mais c’est un contrat invivable.
Et puis il y a Alexis Lafrenière. L’enfant roi. Le premier choix au total de 2020. Le joueur que Jeff Gorton a lui-même repêché.
Quatre ans plus tard, on ne parle plus de Lafrenière comme d’un sauveur, mais comme d’un fardeau. Il joue bien. Il travaille fort. Il sourit aux médias. Mais il n’est plus une pièce centrale, ni même une priorité.
Les Rangers savent qu’ils auraient pu choisir Quinton Byfield, Tim Stützle, Lucas Raymond, Jake Sanderson ou mêem Kaidem Guhle.
Ils ne l’ont pas fait. Ils ont pris Lafrenière. Et le regret est silencieux, mais constant.
Depuis le début de la saison, il n’a qu’un but en six matchs, aucune mention d’aide, et un différentiel de -3. Il joue sur la 2e ligne avec JT Miller et Conor Sheary. Pas très séduisant comme trio.
Est-ce qu’il a été mal développé? Sans doute. Est-ce qu’il peut rebondir ailleurs? Peut-être. Et c’est là que Montréal entre dans l’équation.
Gorton l’a repêché. Il l’a soutenu. Il le connaît. Et à gauche, le Canadien n’a pas de réponse claire derrière Juraj Slafkovský et Bolduc.
Alex Newhook est un plombier sans aucune vision. Laine est fini jusqu'à la corde. Lafrenière, dans un rôle de soutien à Montréal, pourrait retrouver sa confiance.
Le Canadien pourrait offrir l’un de ses choix de première ronde protégé (2026 ou 2027). Mais à quel prix? Lafrenière n'est plus un espoir de premier plan. En fait, il ne l'a jamais été.
Le plus inquiétant dans tout ça, c’est que les Rangers ne marquent tout simplement plus de buts. Avec 11 petits filets en 6 matchs, ils se classent avant-derniers dans la LNH, juste devant Calgary. Ils ont été blanchis trois fois à domicile, une première dans l’histoire de la franchise.
Et ce, malgré une excellente défensive : seulement 1,5 but accordé par match, et un désavantage numérique à 91,7%. Le nouveau coach Mike Sullivan, pourtant reconnu pour son efficacité, n’arrive pas à créer d’étincelles offensives.
Son capitaine, J.T. Miller, a beau tenter de faire croire à un vestiaire uni et détendu, la vérité est simple : personne ne sait comment marquer.
Le système n’est pas en cause. Les chances de marquer sont là. Mais la finition, la créativité, la spontanéité ont disparu. C’est une équipe construite à l’envers.
Les Rangers ont deux choix de première ronde en 2026 (le leur et celui de Dallas), mais ils en veulent plus. Ils veulent récupérer de la valeur pour Panarin, Zibanejad, Lafrenière, et peut-être même des noms comme Braden Schneider si une reconstruction profonde s’impose.
Dans cette optique, Adam Fox va aussi demander une transaction.
Les Canadiens de Montréal sont dans la ligne de mire, que ce soit pour absorber un contrat (Zibanejad) pratiquement gratuitement avec retenue de salaire, récupérer un espoir (Lafrenière), ou tenter un coup de circuit (Panarin). Mais jusqu’ici, Kent Hughes et Jeff Gorton ont gardé leurs distances.
Est-ce que Gorton veut vraiment aider Chris Drury, son successeur, celui qui l’a poussé vers la sortie à New York? Peu probable. Il y a un certain .bad blood. entre les deux hommes. Et dans ce genre de dossier, l’ego est parfois plus fort que la logique.
Mais il reste une certitude : les Rangers vont bouger. Et comme le dit si bien un dirigeant anonyme cité par Daily Faceoff :
« Ce club est bâti comme un château de cartes. Une fois que tu en bouges un, tout s’écroule. »
Et quand le château va tomber, le Canadien sera aux premières loges.