Signature d’un attaquant français: surprise à Montréal

Signature d’un attaquant français: surprise à Montréal

Par David Garel le 2025-11-20

Il y a des noms qui circulent depuis des mois à Montréal (Kadri, Kyrou, Stamkos, Coleman), mais celui d’Alexandre Texier vient de surgir comme une véritable bombe dans les coulisses de la LNH.

Dans son plus récent segment de « 32 Thoughts », Elliotte Friedman a glissé le nom du Canadien comme la seule équipe liée concrètement à Texier.

Une nouvelle qui a pris tout le monde de court. Et pourtant, plus on creuse, plus ce lien semble logique, audacieux… et potentiellement révélateur de la stratégie actuelle de Kent Hughes.

À 26 ans, Texier n’a pas encore explosé offensivement dans la LNH, mais il possède un profil rare. Gaucher naturel, le Français peut jouer à l’aile ou au centre, mesure 6’1, pèse plus de 200 livres... pourquoi pas?

Lors de sa dernière saison avec les Blue Jackets de Columbus en 2023-2024, il a connu sa meilleure campagne : 12 buts, 18 passes, 30 points en 78 matchs. Puis, transigé à Saint-Louis, il a signé un contrat de 2,1 M$/an pour deux ans. 

La saison dernière avec les Blues, il a marqué 6 buts et amassé 5 passes pour 11 points en seulement 31 matchs:

Mais voilà : depuis le 28 octobre, Texier n’a joué qu’un seul match avec les Blues. Officiellement en santé, mais mis de côté le coach Jim Montgomery ne veut plus rien savoir de lui.

Et à l’interne, on parle d’un joueur sur le point de demander une libération de contrat, à l’image de David Kämpf récemment. Et Montréal, selon Friedman, est attentif.

Pour comprendre Alexandre Texier, il faut revenir à son parcours digne d'un film d'Hollywood.. Ce n’est pas simplement un ancien choix de 2e ronde (45e en 2017) qui cherche une deuxième chance. C’est un survivant.

Le Français a frôlé la mort à cause d’une méningite il y a quelques années, a dû composer avec la perte tragique de deux proches, et a ensuite été placé dans le programme conjoint de la LNH et de l’AJLNH pour traiter des problèmes de dépendance.

Plutôt que de s’enfoncer, Texier a choisi l’exil temporaire, allant jouer en Suisse avec les Lions de Zurich, où il a retrouvé son jeu et sa santé mentale. Sous Marc Crawford, il a brillé avec 35 points en 46 matchs. Son retour en Amérique du Nord était un pari : il a été bon avec Columbus, puis échangé à Saint-Louis… et depuis, il vit un cauchemar sportif.

Mais Texier passé par des épreuves que peu de joueurs de 26 ans peuvent imaginer. Et c’est aussi ce qui explique pourquoi Martin St-Louis pourrait tomber sous son charme. Le coach du Canadien valorise la résilience, la capacité à rebondir, l’intelligence émotionnelle et Texier coche toutes ces cases.

Avec les blessures qui s’enchaînent, une séquence de défaites qui met la pression sur tout le vestiaire, et un besoin criant de profondeur à l’aile comme au centre, le Canadien est mûr pour un coup de Kent Hughes.

Texier ne coûterait pratiquement rien en salaire. Selon Friedman, son agent est sur le point d'activer une clause de résiliation mutuelle, comme Kämpf l’a fait à Toronto.

Il pourrait signer à rabais n’importe où très bientôt. Et Montréal serait la destination selon le journaliste.

On ne parle pas ici d’un sauveur. Texier n’est pas Kadri, ni Kyrou. Mais dans une équipe qui a besoin de profondeur, de solutions à court terme, il représente une cible stratégique parfaite. Il serait une amélioration immédiate sur plusieurs ailiers de fond d’alignement, et pourrait même dépanner au centre si nécessaire.

Surtout, il parle français, un bonbon pour les médias de Montréal.

Elliotte Friedman a été clair : Texier est sur le point de vouloir s’en aller, et le CH est la seule équipe citée. Dans un marché où tout est congestionné, où les vendeurs sont rares et les prix élevés, Kent Hughes n’a pas besoin de vider ses coffres pour faire un bon coup.

Il a simplement besoin d’anticiper. Et Texier, c’est exactement ça : un move intelligent, low-risk, high-reward, dans un contexte économique favorable.

Le Français a assurément des "skills" dans son jeu. Au point que Canal+ était allé faire un reportage à Columbus pour le suivre alors que les médias français parlaient d'un "surdoué" du hockey:

Et si son mental est solide, s’il est bien encadré, il peut redevenir le joueur qu’on voyait comme un vol au 2e tour en 2017.

Dans une LNH paralysée par les clauses de non-échange, les longs contrats et la peur de se faire avoir, Alexandre Texier pourrait représenter exactement le genre d’aubaine que Kent Hughes adore.

C’est une surprise totale de le voir lié au Canadien, mais ce n’est pas une idée farfelue. C’est une option réaliste, humaine et intelligente. Et c’est peut-être la meilleure nouvelle que le CH a eue depuis trois semaines.

Dans une saison où les Canadiens veulent rester compétitifs sans se brûler l’avenir, il pourrait être le genre de pièce complémentaire qui change une dynamique de plus en plus négative.

Et quand on pense à la symbolique d’un joueur ayant traversé l’enfer pour revenir dans la LNH, qui déciderait de repartir à zéro à Montréal… difficile de ne pas être intrigué.