Hier soir, alors que le Canadien de Montréal s’inclinaient 4-3 en prolongation face aux Devils du New Jersey, tous les regards étaient tournés vers Alexandre Carrier.
Le défenseur, fraîchement acquis lors d’une transaction cette saison, a non seulement marqué son premier but dans l’uniforme montréalais, mais a aussi été l’un des rares à élever son jeu dans une soirée autrement chaotique pour le CH.
Pourtant, c’est son discours d’après-match qui a retenu l’attention, alors qu’il a ouvertement pointé l’importance du mental dans le jeu de son équipe.
« Au début, si on sort fort, il y a des erreurs mentales qu’il faut enlever de notre game. Après ça, ça va être plus facile. »
Ces mots, livrés par Carrier dans le vestiaire après la rencontre, ont résonné comme un appel à l’ordre. Bien que Carrier soit un joueur reconnu pour sa classe et son professionnalisme, difficile de ne pas interpréter ses paroles comme une réflexion indirecte sur la performance de Mike Matheson.
Matheson, qui porte un « A » sur son chandail et est supposé incarner la stabilité en défense, a vécu une soirée à oublier.
Entre ses erreurs de positionnement, ses revirements et ses mauvaises décisions sous pression, il a incarné le chaos dans la zone défensive du Canadien.
Si Alexandre Carrier n’a pas nommé son coéquipier directement, les spectateurs attentifs savent pertinemment qui était visé par ces propos.
Et pour cause, Matheson a été le principal artisan des premières minutes désastreuses du CH, offrant des opportunités en or aux Devils.
Jesper Bratt, Nico Hischier et compagnie n’ont eu aucun mal à profiter de ses largesses.
Cette dérive mentale s’est prolongée tout au long de la rencontre. En première période, c’est un revirement de Matheson qui a mené directement au but d’Hischier.
En deuxième, un mauvais repli de sa part a permis à Tomas Tatar de s’emparer du rebond fatal. Et en prolongation, c’est à peine s’il semblait savoir où se positionner avant que Jack Hughes ne scelle le sort du match sur une échappée.
« C’est le hockey. Mais le hockey, ça se passe entre les deux oreilles. Si tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde, c’est difficile de performer, » a ajouté Carrier, lorsqu’on lui a demandé de développer sur son point de vue.
Une manière subtile, mais éloquente, de rappeler que les problèmes du Canadien ne sont pas uniquement physiques ou stratégiques.
Matheson, quant à lui, a été invisible dans le vestiaire après la rencontre, refusant de se prêter aux entrevues, incluant une présence à « L’Antichambre ».
Son absence n’a fait qu’accentuer les critiques sur son état d’esprit. Les partisans, toujours prompts à réagir, n’ont pas manqué de le dénoncer sur les réseaux sociaux, faisant monter la pression sur un joueur qui semble déjà au bord du gouffre.
Le malaise était évident, surtout lorsque le gardien recrue Jakub Dobeš a dû prendre sa place en entrevue, offrant des excuses au nom de l’équipe.
Le contraste entre Carrier et Matheson ne pourrait être plus frappant. Débarqué dans un rôle de soutien, Carrier s’est rapidement imposé comme une présence fiable et sereine à la ligne bleue.
Ses chiffres ne mentent pas : depuis son arrivée, le Canadien a montré une nette amélioration en termes de stabilité défensive, même si des soirées comme celle d’hier rappellent qu’il reste du chemin à parcourir.
Matheson, de son côté, a vu ses performances osciller entre le brillant et le catastrophique, une irrégularité qui inquiète de plus en plus.
Martin St-Louis, l’entraîneur-chef du Canadien, a tenu à minimiser la situation en conférence de presse. « On a tous des soirées difficiles. Mike est un joueur important pour nous, et je sais qu’il va rebondir. C’est une question de confiance, et on est là pour l’épauler, » a-t-il affirmé. Mais les décisions de St-Louis elles-mêmes sont remises en question.
Pourquoi continuer à utiliser Matheson dans des situations critiques alors qu’il était clairement dépassé hier soir?
Une question que plusieurs analystes se posent.
Malgré la tourmente, Carrier a terminé sur une note positive, rappelant que la responsabilité incombe à toute l’équipe, pas seulement à un individu. « On est tous dans le même bateau. C’est à nous de se tenir les coudes serrés et de corriger le tir ensemble. On a le talent pour ça, » a-t-il conclu.
Le message est clair : la solution se trouve dans le collectif, mais pour y arriver, chacun devra être prêt mentalement.
Et pour Mike Matheson, cela commence par une introspection urgente. Car à Montréal, il n’y a aucun endroit pour se cacher.
Misère ...