Alexandre Carrier : David Reinbacher n’en dort plus la nuit

Alexandre Carrier : David Reinbacher n’en dort plus la nuit

Par André Soueidan le 2024-12-22

L’arrivée d’Alexandre Carrier à Montréal chamboule bien des plans chez le Canadien, et ce n’est certainement pas David Reinbacher qui s’en réjouira.

Depuis la transaction qui a envoyé Justin Barron à Nashville en échange de Carrier, les choses se précisent du côté de la défensive du CH.

Et pour Reinbacher, le "joyau" repêché au cinquième rang l’en 2023, le chemin vers un poste régulier semble désormais parsemé de davantage d’embûches.

Alexandre Carrier, à 28 ans, n’est pas une simple solution temporaire. Avec deux saisons encore à son contrat après celle-ci, il représente un pilier de stabilité pour une défensive montréalaise qui en avait bien besoin.

Sa polyvalence et son expérience en font un joueur capable de jouer de grosses minutes à droite, un poste où le Canadien manquait cruellement de profondeur.

Jusque-là, les options se résumaient à David Savard, dont l’avenir à Montréal reste incertain à l’approche de la date limite des transactions.

Carrier arrive donc au bon moment, mais sa présence pose une question importante : où se situe maintenant David Reinbacher dans les plans du Canadien?

Reinbacher, qui a été vu comme la pierre angulaire défensive du futur lors de son repêchage, connaît une année difficile.

Une blessure à long terme a mis un frein à son développement, et voilà que l’organisation semble vouloir adopter une approche prudente avec lui.

Il n’est pas question de précipiter son arrivée dans la LNH, surtout avec un joueur comme Carrier dans l’alignement.

Le message est clair : on préfère prendre son temps avec Reinbacher, quitte à retarder son intégration dans la grande ligue.

Et disons-le franchement, cette approche n’a rien de surprenant. On parle ici d’un jeune défenseur de 20 ans qui porte sur ses épaules les espoirs d’une organisation et qui revient d’une blessure majeure.

Mieux vaut marcher sur des œufs, comme on dit.

Carrier, de son côté, a tout pour rassurer les dirigeants. Sa présence permet au Canadien de ne pas forcer la main à Reinbacher et de le laisser mûrir là où il le faut.

Dans la Ligue américaine, le jeune Autrichien pourra se développer à son rythme sans avoir à se soucier de la pression d’un poste dans la LNH.

C’est exactement ce qu’il faut pour éviter de brûler un espoir aussi prometteur.

Mais si cela semble logique d’un point de vue organisationnel, il ne faut pas sous-estimer l’impact psychologique que cette dynamique peut avoir sur un jeune joueur comme Reinbacher.

Voir un vétéran s’installer dans le rôle qu’on espérait occuper un jour peut facilement devenir une source d’angoisse.

Et cette angoisse n’est pas exagérée. Reinbacher a été présenté comme le futur de la défensive du CH, un choix controversé qui avait fait couler beaucoup d’encre lors du dernier repêchage.

L’idée était de le voir grimper rapidement les échelons et de devenir un joueur d’impact à court ou moyen terme.

L’arrivée de Carrier vient ralentir cette trajectoire. Le Canadien a désormais le luxe de patienter, mais Reinbacher pourrait voir cela comme un recul, ou pire, comme un manque de confiance en son potentiel.

Ce genre de sentiment peut peser lourd sur un jeune joueur, surtout dans un marché aussi exigeant que Montréal.

D’un autre côté, Alexandre Carrier ne s’en préoccupe probablement pas.

Il n’est pas là pour bercer des espoirs ou ménager des égos. Il est là pour jouer, pour stabiliser une défensive qui en avait bien besoin, et pour contribuer immédiatement.

Son premier match à domicile a montré exactement pourquoi le Canadien a fait son acquisition. Sa mobilité, sa vision du jeu et son calme sous pression sont des atouts que le CH cherchait désespérément depuis plusieurs saisons.

Si cela vient aux dépens de Reinbacher à court terme, c’est un compromis que l’organisation semble prête à faire.

Alors que les partisans du Canadien se divisent sur cette nouvelle réalité, il est important de rappeler que le développement d’un joueur ne se fait pas en ligne droite.

Les obstacles font partie du processus, et Reinbacher devra apprendre à composer avec la compétition.

Si Carrier l’empêche d’accéder à un poste dès maintenant, cela peut aussi devenir une source de motivation pour lui. Après tout, ce genre de situation peut souvent révéler le caractère d’un joueur.

En attendant, Carrier apporte une certaine tranquillité à une défensive qui en avait bien besoin.

Et pour le Canadien, c’est tout ce qui compte.

Quant à Reinbacher, il devra faire preuve de patience et de résilience.

Les projecteurs ne seront peut-être pas sur lui pour l’instant, mais son tour viendra. D’ici là, il devra trouver un moyen de dormir sur ses deux oreilles, même si l’arrivée de Carrier ne l’aide pas.

À suivre ...