Acquisition d'un prodige: Kent Hughes fait jaser

Acquisition d'un prodige: Kent Hughes fait jaser

Par David Garel le 2025-09-17

Le Wild du Minnesota est en train de vivre un cauchemar qu’aucun DG ne souhaite connaître : la peur de perdre le seul joueur élite de son organisation… sans obtenir de retour à la hauteur.

Depuis le refus de Kirill Kaprizov de prolonger pour 128 millions de dollars sur 8 ans, les murs craquent. La tension est immense. Le vestiaire est sous pression. Et à l’échelle de la LNH, chaque club évalue ses options.

Mais il y a un hic.

Tout le monde veut Kaprizov. Très peu peuvent réellement payer le prix. Et le Wild, lui, veut l’impossible : survivre sans être humilié.

Rappelons les faits.

Kaprizov, 28 ans, joueur électrisant, productif, durable, a refusé une prolongation de 128 M$, soit 16 M$ par saison, le genre de contrat qui garantit une carrière, une dynastie, une statue devant l’aréna.

Selon Pierre LeBrun, l’offre est toujours sur la table. Et le Wild refuse de prendre les appels d’autres équipes pour l’instant. Mais ce n’est plus qu’un jeu de façade. Car en coulisses, les échanges se préparent.

Les Hurricanes de la Caroline seraient, selon Michael Russo, les plus avancés dans le dossier. Le nom que le Wild réclame? Sebastian Aho.

Aho, 28 ans, sous contrat à 9,75 M$ jusqu’en 2032, est un centre de premier plan. Mais il détient une clause de non-mouvement complète, et il ne veut pas aller au Minnesota. Fin de la discussion.

L’alternative? Andrei Svechnikov. Mais ce dernier a, lui aussi, une clause de non-échange modifiée, et si le Wild est sur sa liste d’équipes acceptables, ce n’est pas pour y être échangé contre son ami. 

Surtout, Svechnikov est loin d'être assez pour Kaprizov.

Dans un récent épisode du Shaun Starr Show, Marco D’Amico a mis les choses au clair : si le Canadien veut sérieusement s’impliquer dans le dossier Kaprizov, il devra inclure un nom : Ivan Demidov.

Et c’est là que tout bascule.

Demidov est intouchable. Il est le joueur le plus précieux de l’organisation. Un ailier russe de génie, déjà comparé à Kucherov et vu comme le prochain visage du CH.

Alors non, le CH ne donnera pas Demidov. Mais ce simple fait montre à quel point le prix de Kaprizov est irréaliste. Pour toutes les équipes. Pas seulement Montréal.

Même Cole Caufield ou Juraj Slafkovský ne suffiraient pas à eux seuls. Il faudrait ajouter un espoir majeur et un choix de premier tour... au minimum...

Et tout ça, pour un joueur qui a refusé 16 M$ par année et qui veut 20 pour cent de la masse salariale. Le plafond étant projeté à 95 M$, cela représente... 19 M$... Un fardeau énorme, même pour un talent générationnel.

Regardons ce que Kaprizov vaut à travers la LNH.

Il suffit de comparer :

Anaheim : Leo Carlsson.

Boston : David Pastrnak.

Buffalo : Aucun espoir assez solide.

Calgary : Rien d’assez sexy.

Caroline : Sebastian Aho exigé. Refusé.

Chicago : Connor Bedard. Évidemment intouchable.

Colorado : Nathan MacKinnon. Non.

Columbus : Adam Fantilli minimum.

Dallas : Wyatt Johnston, plus autres pièces.

Détroit : Dylan Larkin ne suffit pas.

Edmonton : Connor McDavid ou Leon Draisaitl. Absurde.

Floride : Barkov ou Tkachuk. Jamais.

Los Angeles : Quinton Byfield + choix + prospects.

Montréal : Ivan Demidov. Le prix le plus dur à avaler. Impossible.

Nashville : Rien de suffisant.

New Jersey : Jack Hughes. Refusé d’avance.

Islanders : Mathew Barzal + gros package. Pas assez.

Rangers : Lafrenière + Gabriel Perreault + plus. Toujours pas assez.

Ottawa : Tim Stützle. 

Philadelphie : Matvei Michkov. Intouchable.

Pittsburgh : Rien d’échangeable.

San Jose : Macklin Celebrini. Intouchable.

Seattle : Matty Beniers + Shane Wright? Pas assez.

St. Louis : Robert Thomas + plusieurs morceaux. 

Tampa Bay : Brayden Point. Clause de non-mouvement. Impossible.

Toronto : Auston Matthews. Aucune chance.

Utah : Logan Cooley + Clayton Keller. 

Vancouver : Elias Pettersson. Clairement non.

Vegas : Jack Eichel. Impossible.

Washington : Aucun retour équivalent possible.

Winnipeg : Kyle Connor 

Conclusion? Personne ne peut payer sans s’amputer. Même les riches.

Kaprizov est maître de son destin. Et chaque équipe qui ose téléphoner au Wild le comprend très vite.

Le plafond salarial est à la hausse.

Il a refusé 128 M$ non pas parce qu’il ne voulait pas rester, mais parce qu’il croit pouvoir toucher plus… ou aller ailleurs.

Il a une clause de non-mouvement.

Il est joueur autonome dès le 1er juillet 2026.

Bill Guerin continue de jouer à l’optimiste. Il dit qu’il veut le re-signer. Qu’il croit que Kaprizov veut rester. Que le camp va commencer jeudi, et qu’ils vont discuter en interne.

Mais le refus de la prolongation, la demande d’une liste d’équipes, les rumeurs en Caroline, et maintenant les prix démesurés exigés à travers la LNH… tout indique que le Wild sait que le sablier est presque vide.

Et plus ça dure, plus la pression monte. Parce qu’un joueur comme Kaprizov ne peut pas être échangé à la date limite à rabais. Le Wild veut gagner cet échange… mais tout le monde sait qu’ils sont déjà perdants.

Le CH est calme. Il n’appelle pas. Il n’insiste pas. Mais il sait. Il sait que si Kaprizov devient agent libre, il pourra sortir l’offre que Kent Hughes rêve de signer : 8 ans, 128 M$ ou plus.

Et il pourra le faire sans céder Demidov, Slafkovský, ni Reinbacher.

Il pourra le faire avec la clique russe déjà en place : (Demidov, Konyushkov qui s'en vient, sans oublier le gardien Volokhin). Il pourra lui offrir la liberté créative, le prestige, la ferveur.

Et Kaprizov, qui a toujours été un artiste, pourrait être tenté de faire ce que Panarin a fait avec New York : choisir son prochain chef-d’œuvre sur le marché des agents libres.

Le Wild veut tout. Il n’obtiendra pas grand-chose. Il veut un retour démesuré, alors que tout le monde sait que le joueur veut tester le marché.

Et Montréal, même si l’échange ne se fait jamais, est mieux positionné que quiconque pour lui faire une offre directe en 2026.

Kirill Kaprizov est peut-être le joueur le plus dangereux de la LNH… mais aujourd’hui, il est aussi le joueur le plus ingérable sur le marché des échanges.

Et ça, même Bill Guerin commence à le comprendre.