Claude Giroux est disponible cet été. Agent libre à 37 ans, l'ancien capitaine des Flyers de Philadelphie pourrait, en théorie, représenter une solution temporaire au centre pour le Canadien de Montréal.
Et son nom circule déjà dans les cercles montréalais, où on se demande si Kent Hughes serait tenté de lui offrir un contrat d’un an à faible coût, autour de 6.5 millions de dollars.
Statistiquement parlant, Giroux a encore du carburant dans le réservoir.
Cette saison, il a amassé 50 points en 81 matchs avec les Sénateurs d’Ottawa.
L’an dernier, 64 points. Et il y a deux ans, une impressionnante récolte de 79 points.
Pour un joueur de 37 ans, c’est remarquable.
Peu de centres disponibles sur le marché des joueurs autonomes peuvent se vanter d’avoir ce genre de constance.
Mais voilà, c’est justement là que Kent Hughes doit faire attention. Parce que ramener un joueur comme Claude Giroux dans un environnement aussi jeune que celui du CH, c’est marcher sur une ligne mince entre progression et stagnation.
Claude Giroux, c’est un exemple dans un vestiaire. Son éthique de travail, sa manière de communiquer, son professionnalisme : tout cela ferait du bien à des joueurs comme Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky et Ivan Demidov.
On pourrait croire qu’il incarne l’idéal du joueur-modèle.
Mais ce n’est pas un joueur physique. Et le problème du Canadien en séries éliminatoires, on l’a vu, ce n’est pas le manque de finesse.
C’est le manque de papier sablé. Le manque d’impact dans les coins, le manque de méchanceté en avant du filet.
C’est un Sam Bennett, pas un Claude Giroux, qu’il faut aller chercher.
À moins qu’on le voie comme un centre de troisième trio, dans un rôle plus limité.
Un peu comme Corey Perry avec les Oilers. Un vieux renard, là pour encadrer les jeunes, offrir une production ponctuelle, mais surtout élever le QI hockey du groupe.
Mais si Giroux exige encore un rôle de top-6, là, c’est un problème.
Parce qu’on ne peut pas le jumeler à Suzuki et Caufield.
Pas avec sa taille, pas avec son style. Il faut équilibrer les trios. Et dans une Ligue où la robustesse est cruciale en avril, le CH doit éviter de redevenir une équipe trop "soft".
C’est là que Kent Hughes doit être stratège.
Parce que oui, pour 6.5 millions, Giroux peut être un ajout intéressant.
Mais à condition qu’il sache exactement où il s’inscrit dans la hiérarchie du club.
Ce n’est plus lui la vedette. C’est Suzuki. Ce n’est plus lui le grand leader. C’est Guhle, c’est Slaf, c’est Hutson. Et Giroux, lui, doit l’accepter.
Ce serait une belle histoire. Un Franco-Ontarien qui vient finir sa carrière dans la province voisine, dans un marché qui respire le hockey.
Mais le Canadien ne peut pas se permettre de tomber dans le piège de l’émotion. C’est le hockey qui doit dicter la décision, pas la nostalgie.
Claude Giroux pourrait rendre service au CH. Mais pas à n’importe quel prix. Ni financier, ni tactique. Il faut un vétéran, oui. Mais il faut le bon.
C’est pas un joueur en déclin. C’est un joueur stable. Et dans une ligue imprévisible, la stabilité, ça se paie.
Il est durable, fiable, sans drame, sans blessure. Tu veux un vétéran qui montre l’exemple? Tu ne peux pas lui offrir un salaire de figurant.
Pis là, compare-le à Gallagher. Même cash. Même génération. Même type de respect dans la ligue.
Mais un produit complètement différent.
Gallagher, depuis deux ans, c’est 19 points en 56 matchs… puis 14 points en 63.
Giroux, pendant ce temps, roule à 50-60 points sans même avoir un vrai centre ou une vraie structure autour de lui.
Fait que, soyons honnêtes : si tu donnes encore 6.5 millions à Gallagher…
Pourquoi tu ne donnerais pas 6.5 à Giroux, qui livre trois fois plus?
Et si tu veux envoyer un message à ton vestiaire que la performance compte plus que le statut, tu signes Claude Giroux à ce prix-là, sans gêne.
Pas pour lui faire plaisir.
Pas pour les nostalgiques.
Mais parce qu’il le vaut.
Amen...