On savait que Louis Morissette était un businessman hors pair, mais là, il vient de franchir une étape supplémentaire dans le catalogue des privilèges.
Véronique Cloutier et lui viennent de vendre leur condo d’Outremont pour 5 millions de dollars. Un appartement gigantesque, situé sur les flancs du Mont-Royal, au 1420, boulevard du Mont-Royal.
Il fait 2 784 pieds carrés, trois chambres, quatre salles de bain, trois places de stationnement intérieur, une terrasse de 1 660 pieds carrés, tout ça dans un ancien couvent néorenaissance transformé en coproprieté de luxe.
Ils l’avaient acheté en août 2022 pour 4 349 815 $, incluant taxes. Trois ans plus tard, ils le revendent pour 5 000 000 $, soit 650 185 $ de profit, ou environ 14,9 % de hausse. Les acheteurs ? Un couple de Westmount.
Les taxes municipales de la résidence : 20 387 $ en 2025. Le droit de mutation payé à la Ville de Montréal : 152 938 $. Valeur estimée au rôle triennal d’évaluation municipale : 3 765 300 $, une hausse de 17 % par rapport à 2021 (3 218 200 $).
Pendant que Morissette fait des profits immobiliers géants, il te demande aussi 9,99 $ par mois pour accéder à ses contenus “EXTRA” sur KO Sports ou Véro.TV.
Le modèle est clair : contenu gratuit pendant un bout (jusqu’au 1er novembre dans le cas de KO Sports), juste assez pour que tu t’attaches, que tu deviennes fidèle, puis le paywall devient nécessaire.
Une partie gratuite demeure, quelques épisodes sur YouTube, Spotify, Apple Podcast, mais les contenus “exclusifs”, les bonus, les extras, c’est derrière un paywall.
Ajoute à ça que Morissette est producteur + acteur principal + propriétaire de la boîte KOTV, que ses émissions sont produites par sa propre boîte, qu’il touche des subventions, qu’il exploite ses contacts, les commanditaires, etc.
Et voilà : il engrange des revenus énormes, vend son luxe d’Outremont, accumule les privilèges, et se sert de ton abonnement comme d’une rente mensuelle (9,99 $) pour financer son style de vie déjà extrêmement confortable.
Quand tu apprends que leur condo vaut 5 millions, que le profit immobilier est massif, que la résidence est dans un bâtiment historique de prestige, mais que toi, citoyen, tu dois encore débourser chaque mois pour avoir accès à “du contenu de balado exclusif”, “du bonus”, “de l’accès anticipé”... cela peut être frustrant...
Tu te dis : “mais je l’ai déjà payé, ton contenu”. Tu l’as financé par tes impôts, par les subventions publiques qui alimentent Radio-Canada, qui alimentent Véro.TV, TOU.TV Extra et tous ces projets “premium”. Et maintenant, tu dois payer encore. C’est le double paiement auquel personne ne voulait être confronté.
Et c’est là que le scandale prend toute sa forme : même les séries documentaires à haute valeur d’intérêt public, comme Le printemps le plus long sur la gestion de la pandémie, sont verrouillées derrière un mur payant.
Vous payez Radio-Canada avec vos impôts : 1,5 milliard de dollars par année. Et pourtant, pour accéder à cette série où Éric Bruneau promet de nous révéler « les coulisses de la pire crise que nous ayons vécue », il faut s’abonner à l’EXTRA de Véro.tv. Oui, Véro.tv. Encore elle. Encore lui. Encore eux. Encore ce modèle où les visages les plus médiatisés du Québec deviennent les courroies de transmission d’un système de profit financé… par l’argent public.
C'est odieux que notre diffuseur national ne l’offre pas gratuitement à tous les citoyens. Et elle a raison. Tout le monde a vu passer la bande-annonce, les publicités, les entrevues. On a mis des centaines de milliers de dollars en promotion. Et au moment où vous voulez simplement regarder le fruit de vos taxes… on vous demande de sortir votre carte de crédit.
Ce n’est plus un service public : c’est une boutique. Et dans cette boutique, Louis Morissette a sa propre section, sa propre marque, ses propres tarifs.
Les séries subventionnées qu’il produit finissent derrière un cadenas, même quand elles sont diffusées sous la bannière de Radio-Canada. Il fallait s’y attendre : en 2023, c’était La petite vie qu’on nous avait retirée pendant quatre mois, uniquement disponible sur TOU.TV EXTRA.
Même Claude Meunier s’en était indigné. Après, ce fu un documentaire sur la pandémie. Et la prochaine fois, ce sera quoi? Jusqu’où va-t-on reculer notre droit collectif à l’information, pendant que d’autres engrangent les profits?
Il faut bien comprendre la mécanique. Louis Morissette, c’est un homme qui maîtrise les codes du financement public. À chaque projet télé, chaque série, chaque balado ou série documentaire, son équipe de production sollicite activement les programmes de subvention culturelle.
Que ce soit auprès de la SODEC, du Fonds des médias du Canada, de Téléfilm Canada, du FMC-Québec, ou même par des ententes avec Radio-Canada, tout est structuré pour maximiser le financement avant même que le public ne mette un sou.
Par exemple, lorsqu’il produit une série avec Véronique Cloutier comme animatrice ou sujet central, ce n’est pas lui qui paie le plein prix. Il monte des dossiers solides, mise sur sa notoriété, ajoute un diffuseur comme Radio-Canada, et reçoit des centaines de milliers de dollars en appui financier. Jusque-là, c’est le jeu.
Mais là où le public commence à grincer des dents, c’est lorsque ce contenu, déjà payé par les impôts des Québécois, est ensuite verrouillé derrière un paywall.
Tu regardes ces photos du condo, tu vois le luxe, la terrasse, les grandes fenêtres, les plafonds hauts, la vue sur Mont-Royal, le quartier Outremont. et tu te dis que ce luxe-là est financé à gros traits par un modèle qui te prend pour un consommateur de seconde zone.
Louis Morissette n’est pas seul dans cette mécanique. Véronique Cloutier, association, valorisation de marque, nom “Véro.tv”, tout est conçu pour maximiser la visibilité et le profit.
Leur entreprise de production (KOTV) produit le contenu qu’ils diffusent, leurs propres émissions, souvent sur leur propre chaîne, avec leurs propres familles comme sujets.
Les Morissette et moi : suivre leur quotidien à Boucherville comme s’il y avait un intérêt public, filmer le patron dans son bureau lorsqu’il “plogue” ses propres projets.
On se rend compte que ce n’est plus du contenu, c’est du placement de marque. Que faire des profits énormes est accepté, normal, encouragé, mais exiger 9,99 $ du public, c’est comme exiger qu’on admire ta richesse avant de te payer une place au banquet.
Le paradoxe du “service public” payant...
Radio-Canada prétend être un service public. Pourtant, il permet (et semble encourager) que des opérations privées soient largement subventionnées et diffusées via ses plateformes, puis vendues en supplément au public.
Le condo d’Outremont, les profits immobiliers, le paywall à 9,99 $, le contenu “premium” exclusif : tout ça envoie le message que le service public ne sert plus le public, il sert ceux qui savent bien jouer les règles du financement, les subventions, les commanditaires, les abonnements.
Quand on annonce cette vente de 5 millions, ce condo de rêve, ce luxe Outremont, ce n’est pas juste “une réussite personnelle”.
C’est l’illustration qu’il y a un monde entre ceux qui produisent le contenu et ceux qui le consomment. Un monde où le citoyen, le téléspectateur, le podcasteur amateur, l’abonné modeste, devient un spectateur forcé, un contributeur involontaire.
Quand on écoute un balado de KO Sports, on se demande : “Suis-je complice de financer ce condo ? De payer la terrasse, les stationnements, les frais de mutation, les subventions du bâtiment historique transformé en condo de luxe ?”
Ça devient absurde. Et le pire : plus tu payes, plus la barrière se renforce, alors que le luxe, lui, est garanti.
Véronique Cloutier et Louis Morissette font de l'argent comme ils boivent de l'eau. Et juste après, ils font payer le public 9,99 $ par mois pour du contenu “premium” sur leurs plateformes payantes, tout en produisant eux-mêmes ce contenu, en récoltant des subventions, en contrôlant tous les leviers.
C’est la preuve que KO Sports / Véro.TV / KOTV ne sont pas des initiatives artistiques généreuses.
Ce sont des machines à profit. Et quand on voit à quel point le balado "Mathias et le Serpent" est un succès de fou avec Mathias Brunet et Simon "The Snake" Boisvert, on se dit que Morissette est en business.
L'un des plus grand business man de l'histoire du Québec.
Merci au gouvernement... pour toutes ses subventions...
Merci à nous... les contribuables... pour enrichir la famille Cloutier-Morissette...



