40 000 dollars en fumée: Patrik Laine remet les pendules à l'heure

40 000 dollars en fumée: Patrik Laine remet les pendules à l'heure

Par David Garel le 2025-01-21

Patrik Laine en a assez.

L’attaquant du Canadien de Montréal a décidé de mettre les choses au clair concernant l’une des rumeurs les plus persistantes qui le suivent depuis son passage chez les Jets de Winnipeg.

Non, il n’a jamais dépensé près de 40 000 dollars pour acheter des télévisions sur la route.

Non, il n’a jamais envoyé un préposé de l’équipement acheter des écrans géants dans chaque ville où l’équipe se déplaçait.

Et surtout, non, il n’était pas un joueur complètement obsédé par les jeux vidéo au point de négliger son engagement envers le hockey.

La controverse entourant Patrik Laine et les prétendues télévisions sur la route est l’une des histoires les plus persistantes et rocambolesques du hockey moderne.

Ce récit, qui remonte à son passage chez les Jets de Winnipeg, a alimenté les discussions et les moqueries pendant des années, au point de devenir presque indissociable de l’image publique de Laine.

Mais d’où vient cette rumeur, et comment le montant astronomique de 40 000 dollars a-t-il été calculé?

L’histoire des télévisions de Patrik Laine a été pour la première fois mentionnée dans un épisode du balado 32 Thoughts de Jeff Marek et Elliotte Friedman.

Selon les animateurs, Laine, alors joueur des Jets de Winnipeg, aurait eu l’habitude, lors des voyages de l’équipe, de trouver les téléviseurs des chambres d’hôtel trop petits pour ses sessions de jeux vidéo.

L’anecdote raconte qu’il aurait demandé au préposé de l’équipement ou à un membre du personnel des Jets de lui acheter une télévision plus grande pour sa chambre.

Après chaque déplacement, Laine aurait laissé ces téléviseurs à l’hôtel, ne les rapportant jamais avec lui.

Jeff Marek avait même supposé que quelqu’un dans l’organisation — peut-être un membre du personnel — s’occupait de faire ces achats pour lui. 

En multipliant ce montant par les 41 matchs à l’étranger joués chaque saison par les Jets, certains ont conclu que Laine aurait dépensé plus de 40 000 dollars par année pour ces écrans.

Patrik Laine en a assez des histoires farfelues qui circulent à son sujet depuis des années. Invité au populaire balado Spittin' Chiclets, l’attaquant du Canadien de Montréal a profité de l’occasion pour mettre les pendules à l’heure.

Laine n’a pas caché son exaspération tout en arborant un sourire ironique :

« C’est n’importe quoi. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, c’est correct. »

Laine reconnaît avoir passé beaucoup de temps devant sa console, mais il insiste : cela n’a jamais été une obsession, encore moins un frein à sa carrière.

Lorsqu’il est arrivé à Winnipeg à seulement 18 ans, son anglais était limité et la perspective de s’intégrer à un groupe de vétérans aguerris l’intimidait.

Plutôt que de se sentir mal à l’aise lors des soupers d’équipe, il préférait jouer à des jeux vidéo en compagnie de son ami et coéquipier Nikolaj Ehlers.

« Je ne voulais pas aller manger avec les gars plus vieux, alors nous restions à l’intérieur pour jouer.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais quand j’étais plus jeune, j’étais inconfortable à l’idée d’aller souper avec les vétérans. Moi, mon truc, c’était le hockey. »

Ce choix, pourtant anodin, a alimenté toutes sortes d’histoires farfelues, comme celle selon laquelle il exigeait une télévision surdimensionnée dans chaque chambre d’hôtel.

Aujourd’hui, Laine a pris du recul sur cette époque et en rit. Mais il tient tout de même à corriger ces récits exagérés qui lui collent à la peau.

« Aujourd’hui, avec le recul, j’encourage les jeunes joueurs de l’équipe à se joindre à nous. Je comprends l’importance de tisser des liens, mais à l’époque, je faisais simplement ce qui me mettait à l’aise. »

Si ces rumeurs ont tant circulé, c’est en partie à cause des critiques acerbes de certains de ses anciens coéquipiers, notamment Mark Scheifele et Zach Werenski, qui n’ont jamais caché son agacement face à Laine.

Après son départ des Blue Jackets, Werenski l’a publiquement critiqué, le traitant de joueur « égoïste, qui ne pensait qu’à lui. » 

Des mots durs qui avaient ajouté du poids aux rumeurs circulant sur son supposé comportement individualiste.

Mais la réalité est toute autre. Laine a traversé des périodes extrêmement difficiles, au point de vouloir quitter le hockey pour de bon.

« Cette réflexion avait commencé l’été précédent. J’ai dit à Jarmo (Kekalainen, l'ancien DG de Columbus) à quelques reprises :

“C’est fini. Je ne reviendrai pas. Je ne jouerai plus.” »

Des mots lourds de sens qui montrent que derrière l’image du joueur talentueux au tir foudroyant, il y avait un homme profondément tourmenté par ses démons intérieurs.

« J’aurais dû prendre la décision d’arrêter plus rapidement, en rétrospective. Je n’étais plus fonctionnel. J’étais tellement déprimé. »

Ces révélations ont montré une facette plus vulnérable de Laine, loin de l’image du joueur insouciant et individualiste qu’on lui a souvent attribuée.

Son admission au programme d’aide de la LNH en janvier 2024 a été un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

« Ce fut la décision la plus difficile que j’ai prise, de laisser tomber quelque chose que tu aimes. Tu as tout sacrifié pour être là, et tu dois partir en raison de tes problèmes personnels. »

Aujourd’hui, Patrik Laine se reconstruit à Montréal, loin des commérages et des tensions qui ont marqué son passage à Winnipeg et Columbus.

Il comprend l’importance de son rôle dans une équipe et sait que le hockey est plus qu’un sport : c’est une famille.

Son ouverture face aux médias et sa volonté de corriger les fausses perceptions montrent un joueur plus mature, plus conscient des attentes qui pèsent sur ses épaules.

Mais il ne se laisse plus atteindre par les rumeurs.

« Ce qui importe, c’est comment tu réagis. Les gens aiment créer des histoires. Moi, je me concentre sur le hockey et je laisse le reste derrière. »

Il peut vous assurer d’une chose : s'il avait vraiment dépensé 40 000 $ en télévisions, il en aurait au moins ramené une chez moi! 

La morale de l’histoire : ne croyez pas tout ce que vous entendez

Patrik Laine est peut-être un sniper redoutable sur la glace, mais hors de celle-ci, il est un être humain comme les autres, avec ses hauts et ses bas, ses erreurs et ses apprentissages.

Les rumeurs font partie du quotidien d’un joueur professionnel, mais Laine nous rappelle qu’il est important de ne pas juger un athlète sur des légendes urbaines sans fondement.

Aujourd’hui, il se concentre sur l’avenir, prêt à faire taire les sceptiques de la meilleure façon possible : en marquant des buts et en prouvant qu’il est bien plus qu’un simple « gamer » accro aux écrans.

Il refuse de laisser les rumeurs ou les critiques définir qui il est. Son passage à Montréal est une opportunité de se réinventer, de prouver qu’il est bien plus qu’un simple tireur d’élite, et de montrer à ses détracteurs qu’il a grandi.

Lors du balado, il a conclu sur une note positive :

« Ce qui importe, c’est comment tu réagis. J’essaye de voir davantage le positif. C’est la vie. Des trucs malheureux vont survenir, mais c’est à toi de décider comment tu avances. »

Avec des déclarations honnêtes et sans détour, Patrik Laine prouve une fois de plus qu’il est prêt à tourner la page sur les rumeurs et à se concentrer sur ce qui compte vraiment : le hockey, son bien-être et l’équipe qu’il représente fièrement aujourd’hui.

Laine est clair : il n’a jamais gaspillé des milliers de dollars pour des télévisions, mais il est prêt à investir chaque jour dans son avenir et dans son équipe.

Et c’est tout ce qui compte.