Lorsqu’on parle de Kaiden Guhle, on pense immédiatement à un défenseur talentueux, un guerrier infatigable qui incarne l’avenir de la brigade défensive du Canadien de Montréal.
Mais de plus en plus, un autre mot s’impose lorsqu’on évoque son nom : blessure.
Mardi soir, face aux Jets de Winnipeg, Guhle s’est effondré bizarrement dans le coin de la patinoire. Dès qu’il est tombé, il était évident que quelque chose n’allait pas.
La douleur sur son visage, sa difficulté à regagner le banc et son retrait immédiat au vestiaire n’annonçaient rien de bon.
Finalement, le CH a annoncé qu'il avait subi une lacération au muscle du quadriceps. Il a dû être opéré et vient de sortir de l’hôpital.
Son absence est d'une durée indéterminée.
C’est un énième coup dur pour un joueur dont le corps semble trahir le talent. Depuis son arrivée dans la LNH, Kaiden Guhle n’a cessé d’accumuler les blessures, et chaque nouvelle absence fait grandir l’inquiétude.
Le défenseur de 22 ans vient tout juste de signer un contrat de six ans, d’une valeur de 33 millions de dollars, avec un salaire annuel de 5,55 millions.
Un pacte qui pourrait rapidement devenir un fardeau pour l’organisation si son état physique continue de se détériorer.
Car ce n’est plus une coïncidence. En un peu plus de deux saisons et demie, Guhle a déjà été victime d’au moins neuf blessures distinctes, sans compter une appendicectomie qui l’a tenu à l’écart du dernier camp d’entraînement.
Des blessures aux genoux, aux chevilles, des commotions cérébrales, des ennuis au haut et au bas du corps… Le diagnostic est clair : son physique ne suit pas.
D’ailleurs, c’est précisément ce qui a refroidi Kent Hughes lorsqu’il a négocié son contrat. Tout le monde sait que Guhle voulait un engagement à long terme de huit ans, mais le Canadien n’a pas voulu s’y risquer.
La fragilité du défenseur était un point de discussion central, et aujourd’hui, on comprend pourquoi. Ce contrat de six ans, qui semblait au départ une bonne affaire, commence à prendre une tout autre tournure.
Depuis son passage dans la WHL, Guhle traîne un historique médical chargé. La liste de ses blessures s’allonge dangereusement :
16 mars 2021 : Fracture de la main (WHL) – 22 matchs manqués
25 octobre 2022 : Coup à la tête (commotion cérébrale) – Absence minimale
29 décembre 2022 : Blessure au genou – 22 matchs manqués
5 mars 2023 : Blessure au haut du corps – 2 matchs manqués
18 mars 2023 : Entorse à la cheville – 11 matchs manqués
17 octobre 2023 : Blessure au haut du corps – 4 matchs manqués
11 février 2024 : Blessure au haut du corps – Aucune absence
4 avril 2024 : Commotion cérébrale – 7 matchs manqués, saison terminée
19 septembre 2024 : Appendicectomie – 1 semaine d’absence
18 octobre 2024 : Blessure au haut du corps – 5 matchs manqués
28 janvier 2025 : acération au muscle du quadriceps – absence indéterminée
Cela signifie que depuis son entrée dans la LNH, Kaiden Guhle a manqué plus de 50 matchs en raison de blessures, et ce chiffre pourrait encore augmenter cette saison.
Le contrat de Guhle, d’une durée de six ans pour 33,3 millions de dollars, devait être une pierre angulaire pour la reconstruction du Canadien.
Pourtant, il pourrait rapidement devenir un problème si son état physique ne s’améliore pas.
En refusant de lui accorder un contrat de huit ans, Kent Hughes avait probablement déjà anticipé ces risques.
Un contrat de six ans était un compromis, mais même cette durée commence à sembler risquée.
Si Guhle ne parvient pas à se maintenir en santé, ce contrat pourrait rapidement devenir un fardeau pour le Canadien, incapable de compter sur un joueur souvent blessé et dont la progression est freinée par ces absences répétées.
La question est désormais simple : Kaiden Guhle pourra-t-il un jour jouer une saison complète sans être freiné par des blessures?
Peut-il être un pilier défensif à long terme, ou est-il destiné à devenir un éternel absent, un talent brisé par un corps trop fragile?
Parce qu’au final, une seule chose est certaine : aujourd’hui, la santé de Guhle n’inquiète plus seulement les partisans.
Elle commence à inquiéter toute l’organisation du Canadien de Montréal.
En échangeant Alex Romanov lors du repêchage de 2022 (pour le 13e choix au total qu'il a envoyé à Chicago pour Kirby Dach), Kent Hughes croyait avoir fait un pari calculé.
Avec la montée en puissance de Kaiden Guhle, il estimait que le Canadien pouvait se permettre de sacrifier le robuste défenseur russe pour obtenir Kirby Dach et accélérer la reconstruction offensive de l’équipe.
À bien des égards, Hughes avait raison. Guhle est un défenseur plus complet que Romanov, avec une meilleure prise de décision, une relance plus fluide et une intelligence de jeu supérieure.
Il possède toutes les qualités d’un défenseur top 4 et, dans un monde idéal, il aurait même pu surpasser Romanov en tant que défenseur physique du CH.
Mais ce que Hughes n’a pas anticipé, c’est la fragilité de Guhle.
Là où Romanov est une véritable machine indestructible, Guhle est un guerrier au corps de verre. C’est la grande différence qui change toute la perception de cette transaction.
Depuis son entrée dans la LNH en 2020, Romanov a joué 88 % des matchs possibles avec les Canadiens et les Islanders.
Il est devenu un élément central de la brigade défensive de New York, évoluant en moyenne plus de 21 minutes par match, souvent contre les meilleurs éléments adverses.
Il encaisse les coups, bloque les tirs, joue un style physique intense… et ne casse pas.
Pendant ce temps, Guhle enchaîne les blessures à un rythme alarmant. Ce défenseur au potentiel immense, qui aurait dû solidifier le top 4 du CH, passe plus de temps à l’infirmerie qu’à dominer sur la glace.
Ses absences répétées empêchent l’équipe de compter sur lui comme pilier défensif.
Le problème, c’est que la situation empire au fil des saisons. À 22 ans seulement, Guhle traîne déjà un historique médical inquiétant, et la question commence à se poser :
Sera-t-il capable de survivre au rythme infernal de la LNH pendant encore six ans?
Si la réponse est non, le Canadien se retrouve avec un contrat qui pourrait devenir compliqué.
La situation est d’autant plus frustrante que lorsque Guhle joue, il est excellent. Il a tout pour être une pièce maîtresse du CH pour la prochaine décennie.
Mais quand un joueur passe la moitié de sa carrière sur la liste des blessés, son talent ne sert à rien.
Ce constat fait encore plus mal quand on regarde ce que Romanov est devenu. Non seulement il s’est solidement établi chez les Islanders, mais le choix de 4e ronde ajouté par le CH dans l’échange a permis à New York de repêcher Isaiah George, un défenseur gaucher qui joue déjà sur la deuxième paire des Islanders.
Si l’on reprend l’équation complète, le Canadien a donc donné Romanov + Isaiah George pour Kirby Dach.
Et avec les difficultés de Dach cette saison, cette transaction semble aujourd'hui catastrophique.
Kent Hughes avait misé sur un Guhle en santé pour remplacer Romanov, et il n’avait pas totalement tort sur le plan du talent pur. Mais la différence fondamentale entre les deux joueurs, c’est la durabilité.
Romanov peut encaisser les rigueurs de la LNH. Guhle, pour l’instant, ne le peut pas.
Et c’est ce qui risque de transformer cette transaction en erreur majeure pour le Canadien. Si Guhle ne parvient pas à rester en santé, Hughes devra trouver un autre défenseur physique capable de combler ce vide… et cette fois-ci, il ne pourra pas compter sur Romanov pour le faire.